Le podcast qui décrypte la machine de l’extrême droite.

Sabotage est un un flux de podcasts pensé comme une boîte à outils pour comprendre, s’informer et décortiquer l’extrême droite. A travers des épisodes aux thématiques et aux  formes très diverses, ce podcast souhaite rendre accessible au plus grand nombre des outils pour prendre du recul, apprendre sur le sujet et ainsi mieux s’armer pour lutter contre l’extrême-droite.

 

Ce podcast écrit et produit à plusieurs mains est une création sonore signée La Clameur Podcast Social Club. Afin de parer à l’inquiétude politique ambiante, nous ouvrons un espace de réflexion et de création commune : le podcast Sabotage.

Bande annonce

Sabotage : substantif masculin

Action de détérioration, de destruction parfois violente, visant à rendre inutilisable un matériel. Il s’agit d’une manœuvre ayant pour but la désorganisation et l’échec d’un projet.

SABOTAGE c’est le flux de la Clameur Podcast Social Club consacré à l’analyse de l’extrême droite.
Face à l’inquiétude grandissante qui nous gagnait ces derniers mois, nous avons décidé de nous mobiliser collectivement pour produire des créations sonores autour de l’extrême droite, pour mieux l’analyser, la comprendre, et ainsi mieux s’armer.
Nous voulons ici ouvrir un espace de réflexion, de création et de lutte. Nous voulons en faire un lieu d’expression commune et accessible à toustes. Face à tout ce qui se déroule, d’angoissant, de déroutant, de carrément flippant, nous espérons que Sabotage nous permettra de prendre du recul et de mieux comprendre ce monde, et comment y aménager un espace plus respirable. Un espace forcément collectif.

Une production collective de La Clameur Podcast Social Club.
Coordination : Pauline Moszkowski-Ouargli et Fanny Cohen Moreau.
Habillage musical et mixage : Marie Lou HV.

Épisode 1 - Un vote pas si populaire

On s’est penchés pour ce premier épisode sur l’électorat du Rassemblement National pour essayer de comprendre qui vote pour l’extrême-droite, en questionnant cette idée répandue selon laquelle ce parti s’adresse aux classes populaires.

Est-ce qu’il n’y a pas une arnaque quelque part ? Le FN, premier parti des ouvriers, vraiment ?
Pour répondre à cette question nous sommes allé.es à Avignon, dans le Vaucluse, un terrain où le Front National s’est implanté dès les années 1990. Comprendre qui vote pour l’extrême droite c’est aussi étudier les forces politiques en présence et comment les autres partis se positionnent sur le territoire.

Merci beaucoup pour votre écoute, n’hésitez pas à nous donner votre avis, à vous abonner et à mettre 5 étoiles si ça vous a plu!

Merci à Christèle Marchand Lagier, maitresse de conférence en sciences politiques à l’Université d’Avignon, et à Thierry Juny, délégué syndical Solidaires 84, pour leur participation à cet épisode.

Coordination : Fanny Cohen Moreau & Pauline Moszkowski-Ouargli

Ecriture : Sarah Baqué, Benjamin Bressolette, Louise Bihan

Réalisation et montage : Sarah Baqué et Benjamin Bressolette

Production :  La Clameur Podcast Social Club

Mixage et habillage musical : Marie Lou HV

Création du visuel : @les.mal.entendus 

Épisode 2 - Malaises et résistances

Dans cet épisode nous revenons sur les élections présidentielles. 

Elles ont été pour beaucoup source d’angoisse voire de désespoir, face à la montée continue de l’extrême-droite, à la saturation de l’espace public par ses idées, ses représentant·es nauséabond·es. Mais cette période que nous venons de connaître a aussi engendré de fortes mobilisations. 

Alors nous avons voulu documenter ce moment et surtout faire entendre toutes ces voix qui s’organisent contre l’extrême-droite.

Nous voulions d’abord comprendre comment les classes populaires avaient pris part à ce vote, puis ouvrir des pistes de résistance.

Merci à Tristan Haute, maitre de conférence en sciences politiques à l’Université de Lille, et à tous·tes les militant·es et manifestant·es qui nous ont répondu.

Coordination : Pauline Moszkowski-Ouargli

Ecriture : Louise Bihan 

Réalisation et montage : Sarah Baqué, Jordan Berrabah

Production :  Benjamin Bressolette, Prisca Rakotomanga, Pauline Aubert

Habillage musical : Marie Lou HV

Mixage : Jordan Berrabah

Création du visuel : @les.mal.entendus 

Épisode 3 - POURQUOI L'EXTRÊME DROITE SE PRÉSENTE AUX LÉGISLATIVES ?

Quelle place prennent les élections législatives dans la stratégie de l’Extrême droite française ? Quels avantages le Rassemblement national et Reconquête peuvent tirer de ces élections ? Pourquoi le Rassemblement national souhaite se présenter comme le premier parti d’opposition face au président Macron ?

Nous tenterons de répondre à ces nombreuses interrogations dans ce troisième épisode du podcast Sabotage, le podcast qui décrypte la stratégie de l’Extrême droite.

Pour cette émission nous recevons :

La journaliste indépendante Daphné Deschamps (Politis, Bastamag et Streetpress). Vous pouvez retrouver son actualité ici.

Le photojournaliste Vincent Jarousseau auteur des livres L’illusion nationale : deux ans d’enquête dans les villes FN (2017) coécrit avec Valérie Igounet et Les racines de la colère : deux ans d’enquête dans une France qui n’est pas en marche (2019) coécrit avec Eddy Vaccaro publiés aux éditions Les Arènes. Pour retrouver son actualité cliquez ici.

Afin de compléter cet épisode, nous conseillons la lecture et l’écoute :

– du podcast Libélysée – épisode 15 “Marine Le Pen, la disparue des législatives”

– de l’article de Lucie Delaporte pour Médiapart “Législatives : la complexe équation de l’extrême droite”

– de l’article de Maxime Macé et Pierre Plottu pour Streetpress “Le partii de Zemmour mise sur les législatives pour remplir ses caisses”

Cet épisode a été produit collectivement par la Clameur Podcast Social Club. Pour ne rien rater des actualités de Sabotage, vous pouvez vous abonner à notre flux ou notre compte tiktok @Sabotagepsc

Chaque épisode de nos podcast est également dispo sous forme de vidéo sous-titrées sur notre chaîne Youtube @laclameurpsc.

N’hésitez pas à nous donner votre avis en commentaire sur les réseaux, à partager Sabotage autour de vous et à nous mettre 5 étoiles sur vos plateformes d’écoute !

Coordination : Sarah Baqué

Ecriture : Pauline Moskowski-Ouargli

Production : Prisca Rakotomanga & Louise Bihan

Mixage & Habillage musical : Marie Lou HV

Création du visuel : @les.mal.entendus 

Épisode 4 - "A voté !" : 89 député•es RN plus tard, on fait le bilan avec UGO Palheta

Les élections présidentielles et législatives sont passées. Emmanuel Macron a été élu face à Marine Le Pen pour la seconde fois depuis 2017. Pourtant, l’extrême droite n’est jamais sortie aussi victorieuse d’une élection. Elle sort de ces dernières législatives forte de 89 députés, et le RN devient ainsi le premier parti d’opposition au parlement : du jamais vu. Se retrouvant entre un bloc d’union de la gauche et un bloc d’extrême droite, le camp présidentiel se retrouve sans majorité absolue à l’Assemblée Nationale.

À La Clameur, nous nous sommes interrogées sur les raisons de ces résultats, et de ce qu’ils peuvent bien dire des 5 prochaines années. Comment expliquer la montée de l’extrême droite ? Quels impacts sur la politique du pays ? La gauche est-elle prête à répondre à cette situation ?

Nous avons suivi, pour Sabotage, ces derniers mois d’élections. Et on en a dit beaucoup de choses. L’occasion pour nous d’y revenir.
Dans ce nouvel épisode de Sabotage, nous avons le plaisir de recevoir Ugo Palheta, sociologue au CNRS, et auteur de nombreux ouvrages à propos de l’extrême droite. Le dernier en date, « Défaire le racisme, affronter le fascisme » est paru aux éditions La Dispute.

Coordination : Pauline Moszkowski Ouargli

Ecriture : Louise Bihan

Réalisation : Sarah Baqué

Production : Prisca Rakotomanga

Montage et mixage : Jordan Berrabah

Habillage musical : Marie Lou HV

Création du visuel : @les.mal.entendus

EpISODE 5 : L’envers du décor : la fabrication du Sabotage

Description de l’épisode

Comment en arrive-t-on à créer un podcast qui parle de l’extrême droite ? Quels rôles sont nécessaires pour produire un projet comme Sabotage ? Pourquoi les thèmes de la saison 1 ont été choisis en priorité ? Qu’est-ce qu’il se prépare pour la suite ?

Sabotage revient pour une deuxième saison avec un épisode de rentrée qui répond à toutes ces questions. Dans ce numéro un peu spécial, puisqu’il n’inclut pas d’invité·e·s extérieur·e·s ni de reportages, retrouvez au micro 4 membres de l’équipe qui vous a proposé la première saison et qui travaille déjà sur une deuxième.

Vous l’aurez deviné, l’objectif de cet épisode est de vous montrer l’envers du décor. Pour ce faire, chacun et chacune des membres présent·e·s raconte son parcours et comment iel s’est retrouvé·e à travailler sur ce podcast. Ensuite nous abordons les différents choix qui ont été faits pour la saison 1 en termes de ligne éditoriale et de méthode de travail, ainsi que nos regards sur celles-ci avec du recul. Enfin, nous dévoilons ce qu’il se prépare pour la saison 2. Nous avons très hâte !

Crédits :

  • Ecriture : Louise Bihan et Benjamin Bressolette
  • Réalisation : Geoffrey Quillaud
  • Coordination éditoriale : Pauline Moszkowski-Ouargli
  • Production : Prisca Rakotomanga
  • Montage : Sarah Baqué
  • Mixage : Laurianne Espinadel
  • Habillage sonore : Marie-Lou HV
  • Transcription : Joe Violle et Lou
  • Graphisme : @les.mal.entendus

Hors serie syndicalisme - Épisode 1 - La CGT, un siècle de Sabotage de l’extrême-droite

 

Description de l’épisode

Ce nouvel épisode de Sabotage est le premier épisode de notre hors-série en deux volets produite en partenariat avec la CGT Auvergne-Rhône-Alpes et la CGT Isère.

L’épisode 1 “La CGT, un siècle de Sabotage de l’extrême-droite” revient sur l’historique antifasciste de la CGT (la Confédération Générale du Travail) depuis sa création en 1895. Nous essayons de comprendre comment ce syndicat a réussi à lutter tout au long de son histoire contre le fascisme et les mouvements d’extrême-droite. Comment l’extrême-droite est-elle liée au monde du travail et au patronat ?
Nos invité·e·s décrivent la création de syndicats patronaux dits “jaunes”, le rôle de la CGT dans la résistance, son avant-gardisme pour la mise en place de la Sécurité Sociale après la 2ème guerre mondiale, sa lutte contre l’impérialisme en Algérie et contre l’OAS notamment.

Merci à Michel Pigenet et Jean-Étienne Dubois, historiens, ainsi qu’à Nora Trehel et Jean-Paul Dunoyer, syndicalistes, pour leur participation.

Merci pour votre écoute et n’hésitez pas à nous mettre 5 étoiles sur vos plateformes d’écoute et à nous donner votre avis en commentaires !

Restez attentif·ves, l’épisode 2 “pas de place pour l’extrême-droite à la CGT !” sortira dans deux semaines !

Ressources et références

Installée à Toulouse depuis 1982, la délégation INA Midi Atlantique représente toutes les missions de l’INA : préserver, numériser, valoriser et diffuser vers tous les publics l’une des plus riches bibliothèques audiovisuelles et numériques.

Pour vos projets culturels, éducatifs ou vos productions, contactez la délégation INA Midi Atlantique à l’adresse suivante : ina-toulouse@ina.fr

Crédits :

  • Écriture, prise de son et montage : Sarah Baqué

  • Mixage et habillage sonore : Marie-Lou HV

  • Consultation éditoriale : le collectif régional de lutte contre l’extrême-droite, ses idées et ses pratiques de la CGT Auvergne-Rhône-Alpes avec Agnès Naton, Thierry Achaintre, Aude Panisse, Nora Kerzazi et Daniel Bacquelot.

  • Production : Benjamin Bressolette, Prisca Rakotomanga, Pauline Moszkowski-Ouargli, Mélissa Andrianasolo

Hors serie syndicalisme - Episode 2 : pas de place pour l’extrême droite à la CGT !

Description de l’épisode

Ce nouvel épisode de Sabotage est le deuxième et dernier volet de notre série produite en partenariat avec la CGT Auvergne-Rhône-Alpes et la CGT Isère.

L’épisode 2 “pas de place pour l’extrême-droite à la CGT !” part à la rencontre des militant·es CGT qui luttent sur le terrain contre les idées d’extrême-droite. Comment comprendre qu’un·e camarade syndiqué·e vote aussi pour le Rassemblement National et comment réagir ?
Qu’est ce que la CGT met en place pour lutter sur les lieux de travail et au sein de ses propres syndicats contre la montée de l’extrême-droite ?

Si vous voulez creuser le sujet n’hésitez pas à aller jeter une oreille au premier épisode, “La CGT, un siècle de Sabotage de l’extrême-droite”,qui retrace l’histoire de la lutte syndicale contre le fascisme.

Merci à tous·tes les participant·es aux journées d’études et formations syndicales où nous sommes allé·es tourner, qui nous ont accueilli·es comme des camarades.

Merci pour votre écoute et n’hésitez pas à nous mettre 5 étoiles sur vos plateformes d’écoute et à nous donner votre avis en commentaire !

Crédits :

Écriture et montage : Sarah Baqué

Prise de son : Sarah Baqué, Claire-Selma Aïtout, Geoffrey Quillaud

Mixage et habillage sonore : Marie-Lou HV

Consultation éditoriale : le collectif régional de lutte contre l’extrême-droite, ses idées et ses pratiques de la CGT Auvergne-Rhône-Alpes avec Agnès Naton, Thierry Achaintre, Aude Panisse, Nora Kerzazi et Daniel Bacquelot.

Production : Benjamin Bressolette, Prisca Rakotomanga, Pauline Moszkowski-Ouargli, Mélissa Andrianasolo

 

Sabotage : Législatives 2024 : Tous·tes aux urnes !

 

Description de l’épisode

À La Clameur, on s’est retrouvé·es comme beaucoup déboussolé·es par l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron le soir du 9 juin dernier. L’équipe de Sabotage a décidé de vous proposer cet épisode spécial où l’on regarde un peu en arrière pour comprendre comment on en est arrivé·es là.
On a essayé de trouver des pistes dans nos précédents épisodes :
Qui vote pour le RN et pourquoi ? Quelles sont les réactions, à gauche comme à droite ?
Où trouver de l’espoir et comment s’engager pour éviter le pire ?

L’extrême-droite est de plus en plus proche des portes du pouvoir. La situation est très angoissante mais des solutions existent, des solutions qui se construisent collectivement. Ici on donne des pistes pour s’engager, dans l’urgence et aussi pour plus tard.

Comme il nous semble fondamental de se déplacer et aller voter les 30 juin et 7 juillet prochain, on vous met les liens d’infos utiles dans la description.

Merci à tous·tes, bonne écoute !

Ressources et références

Près de 95% des personnes en âge de voter sont inscrites sur les listes électorales ! Pour aller vérifier dans quel bureau vous votez, il faut aller sur : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/R51788

Si vous ne pouvez pas vous rendre dans votre bureau de vote, il est encore temps de faire une procuration. La démarche est à retrouver ici : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/R58939
Il faut ensuite aller faire vérifier son identité au commissariat ou en mairie.

Crédits :

Écriture et réalisation : Claire-Selma Aïtout
Avec la participation de Sarah Baqué.
Montage et mixage : Aziliz Peaudecerf
Habillage sonore : Marie-Lou HV
Coordination : Anthony Dumas
Graphisme : @les.mal.entendus

Transcription

Salut, c'est Mélissa, l'animatrice de ce podcast.

Reste avec moi une toute petite minute avant de commencer, parce que si t'aimes la couleur de l'art et que tu veux me soutenir, j'ai besoin de toi.

Comme tu le sais sans doute, la couleur de l'art est produite par la Clameur Podcast Social Club, un studio de podcast associatif et indépendant, 100% sans publicité.

Et surtout, on existe grâce à vous, à vos dons et à vos adhésions.

Adhérer à la Clameur, ça signifie pouvoir participer aux assemblées générales annuelles, où les grandes orientations de l'association sont décidées.

Mais ce n'est pas un niveau d'implication obligatoire.

Ça signifie aussi de recevoir de nos nouvelles régulièrement via nos newsletters.

L'adhésion annuelle est à 12 euros et il est possible de donner plus ou moins selon vos revenus.

Et donc, si tu veux nous aider en faisant un don ou en adhérent, rendez-vous sur www.laclameur.org.

Je vous remercie au nom de toute la Clameur de nous permettre d'exister, nous et nos productions sonores.

Merci et bonne écoute.

Je suis rentrée.

En fait, il aimait me chercher parce qu'en fait, c'était le bordel dans tout le quartier.

Oui.

Toute la nuit jusqu'à 7h.

Il était là, en bas sur Nacio et tout, jusqu'à 7h du matin.

Ah ouais.

Par rapport à...

Ça parlait, ça cassait, ça montait des plans.

Il y avait les lits de coquilles à tourner au-dessus de la vie.

Je suis à Marseille, il fait très beau et très chaud.

Mais les averses de nuit rendent la chaleur plus supportable.

En ce mois de juin 2023, ce qui secoue la société française, c'est la mort d'un adolescent tué par un policier.

Qui était Naël, ce jeune de 17 ans tué par un policier le matin du 27 juin à Nanterre après un refus d'obtempérer ?

C'était ma vie, c'était mon meilleur ami, c'était mon fils, c'était ma...

C'était tout pour moi.

On était complices comme pas possible.

Naël Merzouk, victime de violences policières, est le nom que l'on entend sur toutes les ondes, sur tous les écrans, dans toutes les bouches.

Des révoltes éclatent alors que je suis dans le cœur battant de la ville.

Ok, on peut faire un (inaudible) et tout ?

Oui, parce que je veux que des fois ici ça fasse...

Ça fasse bordel et tout.

Hop là !

Hop là !

Ah, qui est sur une petite terrasse ?

Tout à fait !

C'est à ce moment-là que j'ai rencontré mon invité, LK Imany.

Elle est autrice et illustratrice.

Elle écrit aussi bien des nouvelles, des romans, qu'elle dessine et scénarise ses propres bandes dessinées.

Hanout Magic est par exemple un projet de BD d'African Fantasy, pour lequel elle a reçu un prix au festival BD Boom à Blois en 2022.

Elle a aussi été publiée aux éditions Rajo pour sa nouvelle d'anticipation Archipelago, une uchronie décoloniale qui se passe dans un monde post-apocalyptique.

Enfin, elle travaille depuis plusieurs années sur un projet transmédia, La France Grise, que vous pouvez lire en webcomic sur la plateforme Webtoon et en roman sur Wattpad.

Pour ce projet, LK Imany développe également un scénario de série audiovisuelle.

La France Grise est une histoire à plusieurs voies, où l'on peut suivre à travers les différents médiums, les destins d'Anna et Thomas, ou encore de Nori et Tamsir.

Dans le roman, nous sommes en 2058, et le pays bascule petit à petit dans un régime autoritaire.

Au point le plus critique de ce basculement, le gouvernement entreprend de détruire les quartiers populaires en envoyant des milices.

Vous avez un nouveau message.

Habitants de la Croix-Rouge, la détruction du quartier reprendra demain matin.

Vous pouvez choisir de partir ou de rester, libre à vous.

Mais le gouvernement va continuer sa mission salvatrice des valeurs de la République française.

Si vous n'êtes pas avec nous, c'est que vous refusez votre citoyenneté.

Vous ne pouvez pas rester sur notre territoire.

Merci de vous rendre dans le centre d'émigration le plus proche.

Nos agents se chargeront de vous déplacer.

L'État ne sera pas responsable des dommages physiques et matériels subis lors des destructions.

Une campagne de reconstruction aura lieu quand le travail d'élimination des menaces sera accompli.

Si vous nous aidez en dénonçant les terroristes, nous pourrons vous reloger rapidement.

Au fil du temps, plus ma conscience politique se formait, et plus ma vision du futur était empreinte d'un imaginaire dystopique.

Alors que la température dépasse désormais des records d'année en année, les cataclysmes écologiques que je voyais dans les animés qui ont bercé mon adolescence ne me paraissaient plus si improbables.

Le développement de la technologie et son utilisation ultra capitaliste et non raisonnée me rappellent les pires ou les meilleures fictions cyberpunk des années 80-90.

Petit à petit, j'avais l'impression que le présent se faisait rattraper par cette vision du monde désespérante.

Et aujourd'hui, j'ai encore tendance à me dire à quoi bon penser plus loin, puisqu'il faut urgentement se préoccuper du présent.

LK Imany est une femme musulmane qui porte le voile, et elle se définit comme étant multiraciale.

C'est sûr que ça donne des idées pour écrire des dystopies.

Le fait de vivre en permanence dans cet état de peur pour ses proches, pour soi, d'avoir peur en fait, et d'être dans un sentiment de négativité quasiment permanent.

À la fois, j'avais besoin d'écrire la France grise comme exutoire, pour décrire en fait la dystopie dans laquelle on vit, mais juste en appuyant un peu plus sur le curseur, pour montrer la version finale, la version ultime de la dystopie dans laquelle on vit.

Et avec les deux autres œuvres que je suis en train de travailler, j'ai envie au contraire de créer des univers bien travaillés, bienveillants, très originaux, où on va pouvoir traiter de ces questions-là avec de la distance, avec aussi de la joie, parce que je pense que c'est très important pour avancer, tout simplement d'avoir de la joie, on ne peut pas avancer en restant dans la tristesse, c'est très important, mais on a besoin de moments d'imagination.

Et pour imaginer un futur, justement, positif, pour tout le monde, et surtout pour les personnes minorisées, il faut qu'il y ait du texte quelque part, il faut qu'il y ait des images, il faut qu'on a besoin de la représentation avant de la réalisation.

C'est hyper important pour moi, en fait, de développer l'imaginaire, surtout, j'écris principalement, on va dire, pour une tranche d'âge, on va dire, qui va de 11 à, pour être très large, de 11 à 30 ans.

C'est vraiment ce que je cible, parce qu'en fait, justement, on manque de ces littératures.

Cruellement, on a souvent une vision très euro-centrée, avec, soit, comme tu as dit, du post-apocalyptique, mais vraiment, genre, très dépressif, très violent.

Et en fait, moi, je ne me retrouve pas, je ne me retrouve pas dans ces...

En tout cas, je ne me retrouve plus dans ces histoires, parce que je les ai lues, étant plus jeune.

Mais en fait, au bout d'un moment, j'avais fait le tour de l'héroïne blanche, avec ses yeux violets, et il lui arrive tout un tas de trucs dans des univers, et qu'au final, elle finit par sauver le monde, parce que c'était une fille pas comme les autres.

Je déteste cette phrase.

Mais, déjà, c'est pour moi.

Je l'écris pour la moi enfant, qui aurait voulu avoir ces univers-là.

Et du coup, je l'écris aussi pour les autres.

J'ai un petit frère qui a 17 ans, qui est fan de fantasy et de SFF. que tout ce qui est science-fiction, enfin, toutes les catégories de l'imaginaire.

Et j'ai envie, en fait, que cette nouvelle génération, elle se retrouve, et surtout, en fait, qu'elle arrive à réfléchir hors de sa réalité.

Dans son projet de bande dessinée Hanout Magic, on suit la vie de Cyrine, une jeune fille qui s'ennuie dans son quartier l'été de ses 15 ans.

Alors qu'un jour, elle entre dans la lime du quartier, elle découvre que ce Hanout n'est pas une boutique ordinaire, mais le point de rencontre d'aventuriers, chevaliers et guerriers qui viennent de toute l'Afrique se ravitailler en talismans, juju ou armes ensorcelées par les djinns.

Et là, en fait, on va dire que les questions sociales sont beaucoup plus en retrait, beaucoup plus subtiles que dans la France grise.

L'idée, c'était d'avoir surtout quelque chose de beau, de joyeux, et qui permettent de vraiment regarder avec un peu de distance, en fait, toutes les problématiques qui sont abordées frontalement dans la France grise. sur une des planches de BD de Hanout Magic, qui est la première planche illustrée, parce que la première page, en fait, c'est que du texte.

Et justement, je représente un quartier en particulier, qui est le quartier de mon enfance, la Ville-Neuve, à Grenoble.

Et la directrice de jury, en fait, m'a fait la remarque qu'elle était extrêmement surprise, après avoir lu le texte que je décrivais, de la manière dont j'ai représenté ce quartier, qui était une manière belle, une manière de peinture.

Et ça, c'était complètement inédit pour elle et pour les autres membres du jury.

Parce qu'on n'a pas ces iconographies, elles n'existent pas.

Il n'existe que des iconographies, et je parle d'iconographies, ça inclut la vidéo dedans, de quartiers ternes, de quartiers sales, de quartiers morts.

On a l'impression qu'ils sont soit morts, soit qu'ils sont en plein en feu.

On n'a que ces iconographies-là.

On n'a pas d'iconographies de quartiers populaires dans la joie, dans l'espoir, dans le bien-être.

Et en fait, ça existe.

Et une partie de mon travail, c'est aussi montrer ces iconographies-là, c'est aussi montrer que le continent africain, pour moi, en fait, il invite à la fantaisie.

Mais si on respecte ces références, si on les nomme surtout. les cultures des peuples d'Afrique, d'Asie ou des Amériques, ont longtemps été considérées comme arriérées par un Occident qui se pensait à l'avant-garde du progrès.

Alors, comment pourrait-elle être projetée dans le futur ?

En 1965, Frank Herbert écrit pourtant Dune, un roman qui sera un succès planétaire en se basant sur des peuples d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.

Vous avez peut-être vu les films de la saga de Denis Villeneuve, commencés en 2021.

Dans un empire féodal intergalactique, Timothée Chalamet y incarne Paul, héritier d'une puissante maison.

A la suite de l'assassinat politique de son père, il doit fuir dans le désert d'Arakis, une planète aussi connue sous le nom de Dune.

Paul est alors accueilli par les Fremen, habitants autochtones de cette planète qui est au cœur d'une guerre de contrôle des ressources, puisqu'elle est la seule source d'une épice essentielle à la navigation spatiale.

Pour rappel, l'Algérie obtient son indépendance en 1962.

Trois ans plus tard, Herbert fait alors une référence claire au peuple amazir à travers les Fremen.

Il a fait un petit mix-match de plusieurs tribus, donc voilà, avec des tribus du Moyen-Orient, mais aussi de l'Afrique du Nord, amazir.

Et tout ça a mélangé dans la science-fiction.

Et une des choses qui fait que j'ai vraiment beaucoup de mal avec la science-fiction d'il y a quelques années en arrière, c'est que ce sont des science-fiction qui ont pompé, qui se sont inspirées, entre guillemets, de nos cultures, de nos savoir-faire, de nos manières de gérer la politique, sans les nommer et en les orientalisant.

Et en fait, ça c'est juste pas possible.

L'orientalisme, c'est un courant esthétique, artistique et littéraire du XVIIIe siècle qui s'étendra jusqu'au XIXe.

Pour reprendre les termes d'Edouard Saïd, l'orientalisme peut être discuté et analysé comme l'institution corporative chargée de traiter l'Orient, c'est-à-dire en faisant des déclarations à son sujet, en autorisant certaines visions de celui-ci, en le décrivant, en l'enseignant, en le colonisant, en le gouvernant.

En bref, l'orientalisme est un style occidental visant à dominer, restructurer et exercer une autorité sur l'Orient.

Et Hanout Magik, un de ses objectifs, c'est de contrebalancer cette production orientaliste en amenant une production qui est solide au niveau de ses références, qui sait de quel lieu elle parle quand elle représente telle cascade, qui sait de quelle prairie elle parle quand elle représente tel plateau.

Je veux que ce soit dans la nourriture, que ce soit dans le paysage, que ce soit dans les vêtements.

Je veux qu'il y aura tout un travail documentaire qui sera à la fin des livres pour parler justement des inspirations.

Je n'aurai, entre guillemets, personne n'invente rien.

En effet, lorsqu'Herbert écrit cette histoire, nous sommes dans les années 60-70 et l'auteur n'échappe pas à une certaine forme d'orientalisme.

Il s'inspire d'ailleurs, pour Paul, de l'histoire de Laurence d'Arabie.

Et pourtant, c'est le premier à avoir mis en avant des cultures arabes et maghrébines dans un univers futuriste.

Un ami, Amazir, m'a d'ailleurs confié que quelque part, pendant son adolescence, ça lui a fait du bien de voir sa culture appréciée par le monde entier.

Cela m'a rappelé l'accueil qui a été réservé à Black Panther.

C'est à toi de choisir quel genre de roi tu veux devenir.

Ne reste pas figé.

Je ne suis jamais figé.

Un film qui a rencontré un énorme succès auprès du public, mais qui est aussi très critiqué pour son discours anti-révolutionnaire et ses pratiques de production.

Pour vous donner un exemple, le clip All the Stars de Kendrick Lamar et de S.A., titre phare de la promotion du film, plagie l'esthétique de l'artiste Lina Iris Victor.

Plusieurs fois sollicitée par l'équipe de tournage, elle avait refusé que son travail soit pris en inspiration.

Sa volonté n'a pas été respectée et le clip est sorti en reprenant très clairement des éléments de ses peintures.

Si à ce jour, un accord a été trouvé entre les deux parties, ce genre de pratique pose la question du rapport de force entre les superproductions hollywoodiennes fut-elle inspirée de cultures afro-africaines et des artistes de la diaspora.

Malgré tout, Black Panther a été un symbole important pour de nombreuses personnes noires du monde entier.

Je me souviens encore de ces vidéos d'enfants afro-américains qui dansaient de joie en apprenant qu'on les emmenait voir ce film.

Des salles combles avec une majorité de personnes afro-descendantes, dont des Africains et Africaines, venues voir le film en cosplay ou dans des tenues traditionnelles.

Black Panther est aussi une œuvre qui a permis de populariser le terme d'afro-futurisme.

L'afro-futurisme est un courant très large regroupant des productions littéraires et artistiques en tous genres dont on a encore du mal à définir les contours.

Malgré tout, si l'on s'essayait à une définition, nous pourrions dire qu'il s'agit d'une production artistique centrée autour des futurs de la diaspora africaine et afro-descendante.

Sun Ra, musicien, performeur, est considéré comme l'un des précurseurs de l'afro-futurisme.

En 1974, il co-écrit le film Space in the Place avec Joshua Smith et signe la bande originale avec son orchestra, un groupe de jazz afro-futuriste dirigé par le saxophoniste Marshall Allen.

En 1977, Octavia Butler lui emboîte le pas en commençant à écrire sa série de science-fiction The Paternist.

Elle devient une des figures majeures du mouvement dans le monde littéraire et en inspirera la suite.

Sautons un peu dans le temps car l'afro-futurisme continue son chemin jusqu'au 21e siècle.

En 2012, l'artiste canadienne Kapwani Kiwanga entre dans la peau d'une anthropologue du futur et nous livre à travers Afro-Galactica, un abrégé du futur, l'histoire des États-Unis d'Afrique créée en 2058.

Dans l'émission Le meilleur des mondes de France Culture, Lauren Safou, autrice dont le travail est aussi qualifié d'afro-futuriste, parle de la diversité de ce mouvement et de sa distinction avec le futurisme africain.

C'est une porte d'entrée à quelque chose de très large et là où je trouve ça aussi intéressant, c'est dans la conception d'un afro-futurisme alors qu'il faut rappeler, il faut le situer, c'est-à-dire que c'est un mouvement justement porté d'abord par une vision afro-américaine en fait aussi du futur pour l'Afrique, là où en fait on a tous les débats aujourd'hui sur la nécessité de distinguer ça d'un mouvement futuriste africain donc il partirait aussi d'artistes africains et qui ont une autre conception en fait, qui ne soit pas forcément en dialogue avec l'Occident qui aurait une autre perspective afro-centriste et aussi une autre approche par rapport à la diaspora.

Donc c'est vrai que je trouve que c'est un terme très riche.

Je trouve aussi que les discussions qu'il y a autour montrent aussi la complexité de la diaspora là où en fait on va, il y a quand même je pense qu'il y a une méconnaissance, alors là je parle de l'aspect littéraire mais il y a une méconnaissance sur la richesse, la diversité en fait des courants littéraires afro et donc le fait qu'on puisse être aujourd'hui, même ce soir, à en faire un point de discussion, c'est la preuve qu'il y a plein de courants et de manières finalement de proposer des imaginaires avec des personnes afrodescendantes et africaines.

Discuter avec LK Imany m'a menée à la rencontre d'arpentereuses du futur qui m'ont guidée sur des chemins inattendus.

LK Imany s'inscrit dans toute cette lignée de production artistique, de science-fiction et d'anticipation.

Avec sa nouvelle archipélago, publiée dans le recueil Nos identités, celles qu'on imagine et celles qu'on espère aux éditions Rajot, elle nous emmène dans un monde où la fin du monde n'est qu'un prétexte pour inventer un monde nouveau, où il est possible d'imaginer des sociétés multiculturelles et mouvantes, de se penser dans une uchronie décoloniale où l'insularité fait de chacun et chacune le vecteur d'une culture qui n'a pas peur de s'effondrer et où l'humanité réussit à utiliser la technologie pour faire perdurer le monde vivant.

Le ciel était dégagé, une brise entrée dans la pièce faisant tanguer ses boucles rousses.

Samir inspira.

Elle avait le parfum du sel, de la rosée et des ylang-ylang.

Kananga odorata.

Une odeur réconfortante qui avait accompagné Samir pendant cinq ans.

Une odeur qu'elle ait lui manqué.

C'était leur dernière saison sur cette île.

Dans quelques semaines, elle n'existerait plus.

Aujourd'hui était un vendredi et un jour de déménagement.

Samir se pencha dans l'embrasure de la fenêtre et admira l'océan à perte de vue.

Son sentiment embrassait les milliers d'îles du grand archipélago.

Depuis la dissolution, les continents et leurs civilisations n'existaient plus.

Les ruines de l'Europe avaient disparu.

Plus de nombrils du monde qui se croient plus fort que les autres, juste des îles.

Des petites îles où une seule maison pouvait tenir.

Des moyennes îles où toutes sortes d'activités prenaient place.

Des grandes îles où des villes et des communautés entières se retrouvaient.

Samir rangea son tapis et enleva son camis, puis descendit à la cuisine.

Il mangeait ses tranches de mangation et ses céréales sans lait de soja.

Malheureusement pour lui, Soufiane avait vidé les derniers millilitres du précieux liquide.

Les denrées se faisaient rares car la terre n'avait plus la force de supporter une quelconque pression colonisatrice.

Ceux qui essayaient de recréer une forme de supercentralité ou des cultures intensives y avaient laissé leur vie, submergés par la nouvelle gravité de l'eau.

Chaque jour, des îles étaient englouties et de nouvelles se formaient.

Tout mutait, rien ne comptait plus que l'adaptation.

Samir lava son bol et sa cuillère dans l'évier de la cuisine.

Les vieilles fortunes et leurs bastions avaient coulé il y a fort longtemps.

Les dominants, les archipels paradisiaques de l'ancien monde avaient perdu leurs privilèges, laissant ainsi s'exprimer à plein poumon des communautés et individualités originales, riches de leurs identités. chacun perpétuait les pratiques jugées importantes.

La famille de Samir était musulmane.

Il kiffait le boba et avait ritualisé les couscous du vendredi après la prière du dor.

Extrait d'Archipélago, première version du manuscrit, LK Imany.

Quand j'ai découvert cette nouvelle d'LK Imany, ce qui m'a frappée, c'était la douceur de son texte.

On n'a pas l'habitude de lire une fiction post-apocalyptique dans un monde devenu hostile pour l'être humain, avec une issue positive.

Est-ce que son œuvre pourrait être alors qualifiée d'utopie ?

On m'a déjà mandatée pour écrire une nouvelle utopique et pour ensuite me dire que ce n'était pas possible parce que le personnage était musulman et que si on était dans une utopie, alors il n'y avait plus de religion.

Et du coup, ça ne serait pas possible que j'écrive pour eux parce que ce n'était pas dans leur ligne editoriale.

L'Uchronie, en fait, c'est-à-dire qu'on fait un switch, on fait un changement dans l'histoire et c'est ça qui nous conduit à un certain futur qui peut être très différent d'une autre.

Là où l'utopie, il y a un peu quelque chose d'un peu magique et d'un coup, on atterrit dans cet univers parallèle où tout est lissé.

Et d'ailleurs, les utopies ont été utilisées un petit peu de manière satirique.

C'est ça qui est rigolo. avec ces œuvres-là pour dire qu'en fait, au final, si tout était parfait, ça ne serait pas parfait.

Et en fait, pour moi, l'utopie, elle ne fait pas sens.

Par contre, l'Uchronie décoloniale, elle en fait parce que justement, elle permet...

En fait, elle ne fait pas l'impasse sur le fait que nous devons tous faire mon travail en tant que société.

Et je parle là de la société du monde entier, post-coloniale.

Nous n'avons pas réglé en fait beaucoup des affres, des douleurs en fait, que la colonisation, elle a créées en nous.

Et ça, quel que soit le continent sur lequel on se trouve. en fait, j'avais envie de justement créer un univers où on pourrait en fait, faire société en conservant toutes les différences culturelles et réussir à faire société avec ces différences et pas justement en liissant tout avec une culture universelle qui correspondra à tout le monde parce que ce n'est pas possible.

Tout ça m'a amené à revoir ma perspective du futur.

Car si celui-ci n'est que la conséquence inexorable des actions du passé, alors certains peuples sont condamnés au pessimisme.

Face au présent colonial qu'elles subissent, les artistes tels que Scawenatti construisent une forme de résistance.

Dans son court-métrage Machinima, The Peacemaker Returns, elle capture le quotidien d'une femme iroquoise en 3025 qui a pour mission d'aider à la création d'une alliance intergalactique pour la paix.

Elle utilise alors un pouvoir héréditaire.

Si ses ancêtres étaient capables de voir le futur dans leurs rêves, elle est capable de distinguer parfaitement le passé.

Ainsi, ses comptes rendus d'histoires ancestrales permettent aux faiseurs de paix de son présent de construire un avenir meilleur.

Dans cette œuvre, le passé, le présent et le futur s'entremêlent et se nourrissent pour viser le bien commun de la vie et se nourrissent.

Tout comme LK Imany, Skawinati propose une vision du futur où les cultures ancestrales sont nécessaires à la survie de l'humanité et où la technologie est utilisée à bon escient.

Archipélago, par son côté de nomadisme où on s'adapte à chaque île grâce à des technologies et grâce à des sciences pour pouvoir faire de la prédiction de quand est-ce que l'île va changer et qu'il faut qu'on se déplace, etc. c'est un futur qui propose un mode de vie avec la technologie en accord avec la nature de chaque île puisque chaque île propose des écosystèmes différents et aussi ce qu'il y avait dans le petit extrait, c'est-à-dire qu'on ne peut plus faire de culture intensive.

Et donc, qui dit qu'on ne peut plus faire de culture intensive, ça veut dire qu'on ne produit que ce qu'on a besoin pour là ou les communautés et on vit des ressources comme ça de manière frugale et en fait, finalement, c'est une manière de vivre très autochtone et très en lien, très ancrée en fait avec notre environnement là où finalement le fait d'avoir des continents fixes et d'avoir un mode de vie sédentaire, en fait, ça a poussé aussi au capitalisme et c'est ça qui permet en fait de créer ce que je dis ces bastions et ces forteresses qui s'ancrent dans des territoires et qui ensuite leur donnent du pouvoir pour asseoir leur domination sur d'autres peuples.

Et donc, Archipelago, c'est un solar punk nomade ancré dans les océans et ancré dans ses valeurs de l'écologie et de faire avec la nature et de faire contre la nature.

En fait, c'est comme ça, c'est ça l'humanité en fait.

L'humanité, c'est des morceaux de communautés, de populations qui se déplacent, qui se construisent, qui se reconstruisent, qui se...

Je vois vraiment ça en fait comme une dentelle qui s'ajoute, qui s'augmente et surtout, je tiens à le rappeler, tous ces nomadismes ont conduit aux plus grandes découvertes scientifiques, intellectuelles qu'on n'ait jamais connues et si aujourd'hui, nous avons accès aux technologies, accès à du savoir, accès aux sciences, c'est parce qu'il y a des gens qui se sont déplacés et ça aussi, c'est quelque chose de très fondateur dans Archipelago, c'est qu'en se déplaçant, on rencontre l'autre, en rencontrant l'autre, on devient plus intelligent.

La première diffusion de cet épisode a eu lieu au Vidéodrome 2 à Marseille.

Je remercie l'intégralité de l'équipe du V2 et je remercie Sarah et Tom de La Clameur Podcast Social Club pour l'organisation de cet événement et leur soutien lors du processus de création.

Vous venez d'écouter La couleur de l'art.

Un podcast écrit est réalisé par Mélissa Andriana Solo.

Ce podcast n'existerait pas sans la team de La Clameur Podcast Social Club.

A la production Claire Selma Aïtou.

A la musique Lilith Divier.

Au mixage Grabuge Production.

Merci à mes relecteuristes Marceline, Théodore et Lilith.

Merci aux petites oreilles de Kagery, Sarah et Geoff.