Hors serie syndicalisme - Épisode 1 - La CGT, un siècle de Sabotage de l’extrême-droite

Description de l’épisode

Ce nouvel épisode de Sabotage est le premier épisode de notre hors-série en deux volets produite en partenariat avec la CGT Auvergne-Rhône-Alpes et la CGT Isère.

L’épisode 1 “La CGT, un siècle de Sabotage de l’extrême-droite” revient sur l’historique antifasciste de la CGT (la Confédération Générale du Travail) depuis sa création en 1895. Nous essayons de comprendre comment ce syndicat a réussi à lutter tout au long de son histoire contre le fascisme et les mouvements d’extrême-droite. Comment l’extrême-droite est-elle liée au monde du travail et au patronat ?
Nos invité·e·s décrivent la création de syndicats patronaux dits “jaunes”, le rôle de la CGT dans la résistance, son avant-gardisme pour la mise en place de la Sécurité Sociale après la 2ème guerre mondiale, sa lutte contre l’impérialisme en Algérie et contre l’OAS notamment.

Merci à Michel Pigenet et Jean-Étienne Dubois, historiens, ainsi qu’à Nora Trehel et Jean-Paul Dunoyer, syndicalistes, pour leur participation.

Merci pour votre écoute et n’hésitez pas à nous mettre 5 étoiles sur vos plateformes d’écoute et à nous donner votre avis en commentaires !

Restez attentif·ves, l’épisode 2 “pas de place pour l’extrême-droite à la CGT !” sortira dans deux semaines !

Ressources et références

Installée à Toulouse depuis 1982, la délégation INA Midi Atlantique représente toutes les missions de l’INA : préserver, numériser, valoriser et diffuser vers tous les publics l’une des plus riches bibliothèques audiovisuelles et numériques.

Pour vos projets culturels, éducatifs ou vos productions, contactez la délégation INA Midi Atlantique à l’adresse suivante : ina-toulouse@ina.fr

Crédits :

  • Écriture, prise de son et montage : Sarah Baqué

  • Mixage et habillage sonore : Marie-Lou HV

  • Consultation éditoriale : le collectif régional de lutte contre l’extrême-droite, ses idées et ses pratiques de la CGT Auvergne-Rhône-Alpes avec Agnès Naton, Thierry Achaintre, Aude Panisse, Nora Kerzazi et Daniel Bacquelot.

  • Production : Benjamin Bressolette, Prisca Rakotomanga, Pauline Moszkowski-Ouargli, Mélissa Andrianasolo

Transcription

[Générique]

[Musique]

[Homme]

Le peuple a été sali !

 

[Homme]

Monsieur Dupont Aignan…

 

[Femme]

… respecte les valeurs de la République.

 

[Jacques Chirac]

Le bruit… et l’odeur !

 

[Nicolas Sarkozy]

Vous en avez assez de cette bande de racaille ?

[Femme]

Refaire nation… [Les voix deviennent distordues]

 

[Bruits de foule qui crie en chœur en manifestation]

Siamo tutti antifascisti !

Tout le monde déteste les fascistes !

Every nation every race, punch a nazi in the face !

 

[Homme]

La justice contre l’extrême droite, elle se fera dans la rue.

 

[Mélissa]

Salut Sarah.

Salut.

Sarah, aujourd'hui on fait un épisode exceptionnel du podcast Sabotage, parce que les circonstances sont un peu exceptionnelles.

Dans quelques jours, il y aura des élections législatives anticipées, car notre cher Président de la République a décidé qu'il était bon de dissoudre l'Assemblée nationale, alors que l'extrême droite est au plus haut.

Toi, tu fais partie de l'équipe qui a réalisé Sabotage, un podcast qui décrypte l'extrême droite en France.

Et ce podcast a été réalisé il me semble sur deux ans, entre 2020 et 2022.

Ça nous semble loin, 2022, mais c'est la date des dernières législatives et des élections présidentielles.

Dans le podcast Sabotage, vous avez développé beaucoup de choses, et j'aimerais revenir avec toi sur quelques points qui me semblent particulièrement résonner avec l'actualité.

Du coup, moi j'ai réécouté Sabotage, ce que je conseille à tout un chacun, et on a sélectionné ensemble des extraits qui nous semblent pertinents.

Et du coup, je vais te proposer qu'on écoute le premier extrait.

Car le Rassemblement national a obtenu, lui, 89 sièges.

Et pour la première fois de son histoire, il obtiendra un groupe à l'Assemblée sans proportionnel.

C'est inédit et inquiétant.

Comme beaucoup d'autres médias, nous n'avons pas vu venir cette montée fulgurante du Rassemblement national.

Cet extrait, il est issu de l'épisode 4, consacré aux élections législatives de 2022.

Et c'est Louise Billan qui ouvre l'épisode.

Et on entend une forme de sidération dans sa voix, ou au moins une stupeur, un étonnement.

Alors qu'on parle de 89 sièges à l'Assemblée nationale, pour le Rassemblement national, donc c'est énorme.

Mais aujourd'hui, en juin 2024, on projette plus de 220 députés d'extrême droite à l'Assemblée nationale.

Comment est-ce que tu te sens, alors que finalement il n'y a que deux ans, entre 2022 et maintenant, et on a l'impression que le monde est un peu chamboulé ?

C'est clair, chamboulé, je pense que c'est le mot.

Je me rappelle à l'époque qu'on était tous et toutes sous le choc.

Et là, on en a eu deux gros chocs.

À la fois le score de Jordan Bardella aux européennes et l'annonce de la dissolution de l'Assemblée dans la foulée.

Donc oui, je ne dirais pas sidération parce qu'on s'organise et on se mobilise, donc on arrive quand même à réagir.

Mais c'est dur, oui.

Moi, j'ai vraiment vécu ça avec beaucoup de colère et de...

Enfin, oui, c'est dur.

Il y a beaucoup de journalistes qui comparent ça à 2002.

Je ne sais pas quel âge tu avais en 2002, mais c'est vrai que moi je me souviens de ma mère qui pleure, vraiment, devant la télé.

Vraiment, et qui se dit "mais mon Dieu, est-ce qu'il va falloir qu'on fasse nos valises ?"

Il y a vraiment un état de choc émotionnel hyper fort.

Et en même temps, contrairement à 2002, là on le voit, j'ai l'impression qu'on est surpris à chaque élection.

À chaque élection, on se dit "ah zut, mais en fait, ils sont vraiment en train de monter".

Et puis à chaque élection, ils montent un peu d'un cran, et à chaque élection, ils montent un peu d'un cran.

Et du coup, est-ce que toi tu sais pourquoi est-ce qu'on est choqués à chaque fois ?

Pourquoi est-ce qu'on est étonnés presque ?

C'est une situation qui est très grave, et je pense qu'on a à la fois de la surprise, parce que c'est quelque chose qu'on refuse, on ne veut pas.

Moi par exemple, pour les européennes, j'étais assisteure dans un bureau de vote à Martigues, dans les Bouches-du-Rhône.

Et c'est une commune avec une mairie communiste depuis très longtemps, un député communiste aussi.

Et en fait, j'ai quand même été hyper choquée du score du RN qui est arrivé en tête à Martigues, comme dans 93% des communes de France.

Et en fait, on s'attendait à ce qu'il y ait pas mal d'électeurs qui se rangent de ce côté-là, mais pas à ce point.

Je pense qu'il y a aussi un choc sur le niveau.

C'est un peu ça.

La montée, on s'en rend compte régulièrement, mais à chaque fois c'est pire.

Et en fait, c'est ça aussi qui choque, je pense.

Moi, c'est comme ça que j'ai ressenti.

C'est intéressant aussi l'extrait que tu as choisi, parce que dans cet épisode, Louise Bianc, la personne qui réalise cet épisode, a interrogé un chercheur qui s'appelle Hugo Paletta.

Et lui, il parlait dans cet épisode d'éléments qui sont évidemment encore présents deux ans après et qui produisent des effets encore plus graves et néfastes.

Notamment, il parle de la responsabilité de Macron et de la majorité présidentielle dans la montée de l'extrême droite.

Là, c'est vraiment évident.

Il parle de la droitisation des Républicains du fait qu'il y a une sorte d'extrémisation du discours de droite à l'époque.

Là, on voit avec ce qui s'est passé aux Républicains que c'est...

Tu parlais de l'alliance qu'a conclue Ciotti, chef des Républicains, avec le parti de Marine Le Pen.

Oui, c'est une séquence qui nous a fait un peu rigoler aussi, parce que c'était vraiment ridicule.

Mais en fait, c'est très grave et c'était déjà en place.

En fait, c'est des mécaniques qui se renforcent.

J'ai l'impression que là, ce qu'on vit, c'est aussi un petit peu l'aboutissement de cette dynamique-là dont on parlait il y a deux ans déjà.

Donc en fait, on s'étonne, mais en fait, c'est quand même les mêmes choses qui s'empirent et qui s'amplifient.

C'est peut-être notre côté optimiste.

On pense que ça va aller mieux, mais en fait, non.

Pour rester plutôt sur le penchant optimiste, même si on va le voir, c'est un extrait un peu complexe, je voudrais qu'on revienne un petit peu dans le passé.

L'électrochoc qui va déclencher cette réunification, c'est le 6 février 1934, donc une émeute de Ligue d'extrême droite, place de la Concorde, qui tente de forcer un barrage de police qui mène au Palais Bourbon, donc une invasion théorique de l'Assemblée nationale, qui n'a pas eu lieu.

Et au lendemain de cette nuit d'émeute, les organisations de gauche, les partis de gauche, lisent l'événement comme une tentative de coup de force fasciste.

Et ça entraîne un mouvement unitaire de réponses.

Donc le 12 février 1934, la première réponse unitaire de la gauche, de défense antifasciste, c'est une réponse syndicale.

C'est un appel à la grève générale qui est lancée par la CGT, la CGT unitaire.

Dans cet extrait, on est en février 1934, et ce qui se passe, comme l'explique l'intervenant, c'est qu'il y a une tentative d'intrusion dans l'Assemblée nationale des ligues fascistes, qui sont les dignes ancêtres du Rassemblement national aujourd'hui.

Et c'est ce choc-là qui crée une unité à gauche, et notamment une unité d'abord syndicale.

Aujourd'hui, nous, notre choc, ça a été les européennes, puis la dissolution de l'Assemblée nationale.

Et on a également un mouvement d'unité, certes fragile, mais un mouvement qui existe.

Et un mouvement qui d'ailleurs a repris le nom Front populaire en hommage avec cette unité de gauche passée.

Je voulais savoir, qu'est-ce que ça t'évoque, et notamment par rapport à ce que vous avez fait avec Sabotage ?

Quand j'ai appris le lendemain de l'annonce de la dissolution, ça a été quand même assez rapide.

La formation du Front populaire, évidemment, ça m'a rassurée, parce que je pense que c'est la seule réponse possible dans cette situation.

J'ai été rassurée de me dire que c'était faisable et que c'était en train de se faire.

En 1934, c'était un mouvement qui est parti des travailleurs, qui a engendré de très grosses manifestations, des mobilisations importantes, des grèves.

Et c'est aussi de là que peut venir la lutte contre l'extrême droite, parce que c'est aussi une manière de montrer qu'il y a aussi un autre camp en France qui essaie de se faire entendre.

Que le RN fait des scores de fous aux élections, et que c'est angoissant, etc.

Mais qu'il n'y a pas que ça, il y a aussi une réponse qui se structure, qui s'organise.

J'ai l'impression que dans plein d'endroits en France, il y a une grosse mobilisation sur cette espèce de campagne éclair.

Je vis à Marseille et on a beaucoup de groupes qui se montent pour aller tracter, coller des affiches, aller à la rencontre des gens, essayer de convaincre, déjà informer sur les élections, essayer de convaincre.

J'ai l'impression que ça donne espoir.

Je ne sais pas ce que toi tu en penses ?

J'ai l'impression qu'un point qui a été sous-estimé, c'est le fait qu'à gauche, on a l'habitude de se mobiliser vite.

Il y a eu la réforme des retraites il n'y a pas longtemps, il y a eu toutes les manifestations contre les violences policières, il y a eu les manifestations pour la Palestine.

Et en fait, je pense que ce qui a été sous-estimé, c'est le fait que les réseaux de solidarité et les réseaux militants, ils sont constitués et finalement, ils sont plus solides et plus réactifs que ce qu'on ne pourrait croire.

Et beaucoup de gens n'ont pas attendu l'annonce de l'Union de la gauche pour se dire "Ok, on fait quoi ?"

L'annonce de l'Union de la gauche, comme tu le dis, a été extrêmement rapide, ça on est d'accord.

Mais je pense que même sans ça, il y aurait eu une mobilisation à partir du terrain qui se serait faite.

Et moi, c'est un point qui me touche beaucoup et que je trouve hyper important parce que, un élément que j'entends beaucoup parmi mes proches, moi je suis à Lyon, c'est "Oui mais de toute façon, on sera minoritaire.

Même si on fait 30%, bah 30%, c'est un tiers."

Et moi, ce que je réponds à ça, c'est qu'en fait, il y a quelque chose qui est difficilement quantifiable, qui sont ces liens de solidarité qu'on est en train de mettre en place.

Et le fait qu'on apprend à se mobiliser, à se mobiliser vite, on apprend à faire des affiches sur Cannes, des choses vraiment, moi je n'aurais pas cru faire ça un jour de ma vie.

On apprend à se mettre en lien avec les lieux militants, on apprend à faire du porte-à-porte, à parler à des gens à qui on n'aurait pas parlé sinon.

Et je pense que justement, la dissolution de l'Assemblée nationale, c'était le pari de l'assidération et le fait que ce serait exactement le même résultat qu'aux européennes, en se disant "même cause, même effet", mais en fait, ce ne sont pas les mêmes causes, donc ce ne sont pas les mêmes effets.

Et je pense que là, ce qui se joue, c'est à plus long terme, un truc assez positif en plus, de gens qui se rassemblent, qui ne se connaissent pas, qui vont militer ensemble, et en fait, on s'échange des numéros, et en fait, si demain il y a une manifestation, on ne sera pas seul.

Et si demain il y a une caisse de grève, et si demain il y a un appel à je ne sais quelle action militante, mais en fait, les gens se connaissent, et ils se connaissent par quartier.

Et ça, je pense que ça a été sous-estimé, et on a du mal à mesurer la force de ces liens.

Oui, oui, c'est clair.

La dernière fois, je voyais que les Échos, je crois que c'est les Échos, qui ont sorti un article "Comment faire pour protéger son patrimoine si l'ISF est rétabli", et moi, ça m'a fait un peu rire, parce que je me suis dit "ça va, ils commencent à flipper en fait".

Et en fait, c'est ça, parce que je trouve que c'est assez révélateur de la force qu'on est en train de créer.

Bon, après, on verra l'issue.

Mais en fait, je pense qu'effectivement, ils ne tablaient pas du tout sur une mobilisation pareille.

Je pense qu'ils n'étaient pas forcément sûrs qu'il y aurait une union, qu'il y aurait le Front populaire.

Moi, je trouve que c'est très motivant, c'est clair.

Et puis, j'ai l'impression que ce mobilisme, tu parlais de réseaux militants constitués, il y a aussi des gens qui ne sont pas des personnes militantes, vraiment aguerries, qui se lancent.

Nous, on a plein de gens dans les groupes de tractage, moi, j'en avais jamais fait, par exemple, et j'étais l'un d'être la seule.

Donc, je pense qu'il y a une surcouche, parce que c'est vraiment inquiétant, et en plus, le fait que ça arrive très vite pousse aussi à s'activer.

Et en fait, en face, la réaction, elle est hyper virulente.

On sent un rejet hyper fort.

Il y a de grosses, grosses attaques contre la gauche.

Donc, je trouve que ça montre aussi que c'est une force crédible.

Je vais te mettre du coup le troisième extrait, qui est un extrait de l'épisode consacré à la lutte contre l'extrême droite par la CGT, donc la Confédération Générale du Travail.

C'est un extrait un peu particulier, mais que moi, j'aime beaucoup, parce qu'il remet l'Église au centre du village, comme on dit.

Ce sont des sondages qui sont faits en sortie d'urne, et la question qui est posée par les sondeurs de l'Institut Louis-Harris, c'est "êtes-vous proche d'un syndicat ?

Si oui, lequel ?"

On se retrouve donc avec une CGT en 2017 aux élections présidentielles, avec un total de 17%.

Le sondage des adhérents, savoir combien d'adhérents CGT votent pour l'extrême droite, c'est impossible à faire.

C'est la première fois qu'on le fasse en interne CGT, ce type de sondage, et j'imagine mal qu'on puisse le faire.

Si, on peut le faire, mais j'imagine mal les mecs répondront pas.

C'est ça.

Si, si, je vote à la démonstration.

En tout cas, voilà, cette porosité des idées, elle est présente, et donc on doit, nous, en interne, prendre le problème à bras-le-corps.

Ce que j'aime beaucoup dans cet extrait, c'est que le rassemblement national, on a toujours l'impression que c'est le problème des autres.

Comme le racisme, c'est un peu comme le sexisme, c'est toujours les autres, c'est toujours cet électeur typique qu'on a en tête, c'est jamais chez nous.

Là, ce que dit cet extrait, c'est que, selon un sondage Harris, 17% des gens se sentant proches de la CGT votent rassemblement national.

Et la CGT a pris ce problème à bras-le-corps, et a dit "Ok, en fait, le problème de l'extrême droite, c'est aussi notre problème.

C'est pas seulement aux autres, c'est pas toujours aux autres de s'occuper de la lutte contre l'extrême droite, en fait, c'est aussi chez nous."

Et la CGT a été vraiment confrontée à ce problème plusieurs fois.

Il y a eu même un délégué syndical CGT qui s'est présenté sur une liste rassemblement national, à l'époque Front National, à la mairie d'Allianges.

Donc vraiment, c'est un sujet auquel ils sont confrontés tous les jours, mais en réalité, auquel nous sommes confrontés tous les jours, c'est juste que souvent, on préfère quand même ignorer le problème.

Toi, tu as couvert, tu as vraiment travaillé spécifiquement sur ces épisodes concernant la CGT.

Qu'est-ce que ça t'a appris concernant la lutte contre l'extrême droite, mais aussi concernant les difficultés qu'ont pu rencontrer les personnes au sein de la CGT qui ont voulu prendre ce problème à bras-le-corps ?

Alors, ce sondage, il portait sur le premier tour de l'élection présidentielle de 2022.

Donc, c'est ça, c'est que 17% des sympathisants CGT auraient voté Marine Le Pen au premier tour.

Et effectivement, je pense que la CGT n'a pas appris à ce moment-là qu'il y avait des électeurs et des électrices du Rassemblement National syndiqués chez eux, parce que c'est un problème auquel ils ont été confrontés.

À la CGT, du coup, ils s'organisent quand même vraiment de manière importante contre ça.

Ils ont des comités qui organisent des formations pour leur syndiqués, à destination des syndiqués contre l'extrême droite, pour leur donner des infos, des arguments, pour ensuite aller discuter avec les camarades et les dissuadés de voter RN.

Ils font des journées d'études ouvertes au public où ils invitent des chercheurs, des historiens, etc., des syndicalistes à parler de leur expérience.

Donc, je pense que c'est un syndicat aussi qui a une longue histoire, ce dont on parlait aussi dans le premier épisode qu'on a fait avec eux, qui a une longue histoire de lutte antifasciste, notamment quand on parlait des manifestations de 34.

Ils ont, au cours de leur histoire, beaucoup d'épisodes comme ça qui montrent qu'ils sont engagés contre l'extrême droite et ils continuent aujourd'hui.

Je trouve que c'est important, comme tu dis, qu'ils et à d'autres échelles, d'autres groupes, et que ça se fasse partout cette espèce d'analyse de « est-ce que ce n'est pas aussi chez nous ?

» et est-ce qu'il y a quelque part des gens qui peuvent partager certains de nos points de vue et certaines des valeurs qu'on défend, et même se mobiliser à nos côtés sur certains sujets, par exemple la réforme des retraites, soit pour autant électeur d'un parti qu'on estime très loin des valeurs partagées en l'occurrence.

Ça, comme tu as dit, ça arrive, je pense, dans plein d'autres syndicats, d'autres groupes, etc., d'autres parties.

C'est important de comprendre aussi pourquoi ces gens-là font ça.

Enfin là, sur les dernières semaines, c'est ce qu'ils font aussi.

J'ai écouté Sophie Binet… Secrétaire générale de la CGT.

Oui, qui a appelé à manifester samedi dernier.

Ils ont lancé des préavis de grève, il y a eu une manifestation aujourd'hui.

Et en fait, elle lit très bien, je trouve, pourquoi le monde syndical que eux défendent, le monde des travailleurs que eux défendent, est menacé par l'extrême droite, qui est un parti qui va préserver plutôt les intérêts des capitalistes, des patrons et pas des travailleurs.

Donc je trouve que c'est vraiment leur rôle aussi de mener cette lutte-là, et ils le font.

Et moi, ce que je trouve vraiment important, c'est qu'ils osent le faire en interne, qu'ils ont une politique assez claire d'exclusion aussi.

Quand on se présente sur une liste Front National ou Rassemblement National, on ne peut pas également être à la CGT.

Je trouve ça assez important de le rappeler, c'est-à-dire qu'on est là pour discuter, évidemment, pour entendre les colères jusqu'à un certain point.

Et ça, je trouve qu'ils ont une ligne qui est assez claire là-dessus.

Et il y a un truc hyper important dans ce que tu dis, c'est en fait, oui, on partage parfois certaines luttes avec des gens qui vont également voter Rassemblement National.

Et ça, ça fait un peu mal de l'admettre, parce qu'on aimerait bien que ce soit complètement hermétique et qu'on soit dans deux mondes complètement différents.

Ce n'est pas comme ça que le vote marche et ce n'est pas comme ça que les affectes, les gens fonctionnent.

Et je trouve qu'au contraire, les luttes telles la lutte contre la réforme des retraites, ça peut aussi être des lieux où on va parler à des gens qui ne parlent pas trop politique et dont la seule source d'information, ça va être BFM TV et CNews.

Donc voilà, je trouve ça hyper important ce que tu dis sur ça, sur le fait que oui, évidemment, on vit dans la même société.

Donc forcément, il y a des points sur lesquels on va se retrouver.

Le fait qu'on partage certains espaces, même de lutte, c'est peut-être aussi une chance quelque part.

Parce que je pense que si on était vraiment dans deux camps hyper hermétiques, déjà, ça serait très, très flippant, mais aussi, ça nous enlèverait des moyens de changer les choses.

Parce que là, je pense que le fait que la CGT mène autant un travail de lutte contre l'extrême droite en son sein, ça permet, à mon avis, d'enlever des électeurs au Rassemblement national, tout simplement.

Et en fait, c'est important, c'est de ça dont tu les questions quand même.

Et puis aussi, il faut un travail théorique qui est important à faire et qui est important à mener, parce qu'on entend tout et n'importe quoi, surtout en période de campagne électorale.

Et là, c'est vraiment la foire pour moi.

Et en fait, c'est important aussi des fois de rappeler certaines choses, comme ils le font eux, comme le font d'autres.

Et eux, pour le coup, ils le font tout au long de l'année.

Voilà pourquoi les valeurs portées par l'extrême droite et le modèle de société que nous propose l'extrême droite, les fondements du Rassemblement national sont contraires à l'intérêt des travailleurs, tel que eux les entendent.

Et moi, je pense, l'intérêt des travailleurs tout court, en fait.

Nous, on ne veut pas… En fait, quand on est dans une partie de la société qui est précaire, qu'on peut considérer comme exploitée, en fait, notre intérêt n'est pas dans l'avènement d'un gouvernement d'extrême droite.

C'est l'inverse qui nous faut, en fait.

L'extrême droite et le fascisme, ils trouvent naturel qu'il y ait une hiérarchie entre les hommes.

Ils trouvent important même de préserver cette domination.

C'est ce pour quoi ils se battent et c'est ce sur quoi ils sont fondés.

Et c'est important quand même de rappeler que nous, en fait, on va pâtir de tout ça, quiconque soit.

Et voilà. – Ce qui me parle beaucoup, c'est… La première, c'est que, en fait, de reconnaître que c'est dans nos espaces qu'il y a des électeurs Rassemblement national, ça… En fait, ça… Paradoxalement, ça permet d'agir.

C'est-à-dire que ce n'est pas des gens qu'on ne connaît pas, en fait.

C'est des gens qu'on côtoie.

Et donc, du coup, c'est des gens à qui on peut parler.

Et la deuxième chose, ce que tu disais notamment sur l'essence, on va dire, de l'extrême droite, c'est qu'en revanche, pour lutter contre l'extrême droite, tous les moyens ne sont pas bons.

Et notamment, tu l'as évoqué brièvement tout à l'heure, le fait de récupérer son discours, voire de récupérer ses idées, ce qui paraît ubuesque.

Quand on le dit, on se dit mais évidemment, ça n'a aucun sens.

On ne peut pas lutter contre Apartheid en récupérant ses idées.

C'est pourtant ce qu'on nous a vendu au centre et à droite.

Et je me dis que c'est un des points qui ressort beaucoup de ce que tu as fait avec la CGT, c'est qu'en fait, il y a une forme d'intégrité aux valeurs politiques, en l'occurrence de la gauche, qui permet et qui rend tangible cette lutte.

Parce que l'idée, ce n'est pas de dire "Ah oui, j'entends votre colère, point".

L'idée, c'est de dire "En fait, on a un autre projet qui répond à ces attentes et qui répond à cette colère".

Je n'ai pas choisi cet extrait, mais on aurait vraiment pu le prendre.

Il y a tout un extrait où un des militants de la CGT parle de l'opposition de la CGT à la préférence nationale.

Il y a un mot qui revient beaucoup dans le débat, préférence nationale.

On préfère les Français, les travailleurs français aux travailleurs immigrés.

Il faut savoir que la préférence nationale, elle est en partie déjà appliquée en France.

Mais le fait que la CGT dise clairement qu'en tant qu'organisation syndicale, elle défend tous les travailleurs et toutes les travailleuses, quelle que soit leur nationalité, et qu'elle s'oppose à ce principe de préférence nationale, pour moi, ça fait partie des éléments qui montrent qu'on se bat contre l'extrême droite, mais pas avec tous les moyens et en restant intègre au projet de société qu'on défend.

C'est un point qui peut être oublié, y compris à gauche.

C'est important de le répéter.

Oui, il parle des statuts de la CGT qui mentionnent que la CGT syndique tous les travailleurs et travailleuses de tous les domaines professionnels.

Il n'est pas question de savoir où la personne est née, d'où elle vient, etc.

Pour eux, c'est quelque chose qui est complètement contradictoire avec l'extrême droite en général.

Je pense qu'ils appuient là-dessus parce que historiquement, ça n'a pas toujours été le cas.

Pour la CGT, je ne sais pas.

Mais pour le mouvement syndical français en général.

Le quatrième extrait, c'est toi qui l'as choisi en me disant que c'était quelque chose qui était beaucoup revenu récemment.

Oui, il y a une extrême droite qui existe depuis longtemps.

On a eu le RN, le FN, la Ligue du Sud avec la famille Bompard, qui a établi une dynastie dans le nord du Vaucluse avec monsieur maire et sénateur, puis sa femme qui est devenue maire de la ville d'à côté, Orange-Boleyn, l'Interco, puis Bompard a démissionné de son poste sénateur pour le filer à son fils.

Ça nous permet aussi de décrypter ce qu'est la réalité de l'extrême droite au pouvoir.

Est-ce que c'est des partis de classe populaire ?

Non, ce sont des partis de bourgeois, de possédants, de capitalistes.

Là aussi, on a notre rôle de montrer au quotidien à nos collègues ce que c'est que la réalité du pouvoir d'extrême droite.

Et de dire, voilà, ce qu'ils font ces gens-là, c'est ça.

Donc attention quand vous votez, attention pour qui vous votez, et attention à ce qu'on ne fasse pas passer des vessies pour des lanternes.

Cet extrait, il est très parlant.

Il répond à la phrase qu'on entend beaucoup, "oui, mais on n'a jamais essayé".

Et c'est oublié, en fait, que le RN a des mairies.

Donc en fait, on a essayé, collectivement.

Et ensuite, du coup, fort de cette expérience, il rappelle ce qu'est réellement le Rassemblement national.

Est-ce que tu peux nous en dire plus sur dans quel cadre cet extrait a été...

D'où vient ce témoignage ?

Qui parle ?

Où on est aussi ?

Oui, alors on est à Avignon.

La personne qui s'exprime, c'est Thierry Juny, qui est un responsable syndical de Solidaire, dans le Vaucluse.

Et en fait, c'est vrai que...

Moi, c'est un argument que j'ai pas mal entendu dernièrement, qui m'a beaucoup énervée.

C'est pour ça que je voulais passer ça.

C'est qu'en fait, on sait ce que c'est l'extrême droite au pouvoir.

C'est pas vrai, en fait, qu'on n'a jamais essayé.

Et moi, entendre ça à Marseille, particulièrement, ça m'énerve.

Parce qu'en fait, on est proche de toutes ces villes.

Dans les années 90, il y a beaucoup de villes qui sont passées au Front National, dans les Bouches-du-Rhône, Marignane, Vitrolles, Fréjus, dans le Var.

Toutes ces villes-là, dans le Vaucluse, ça date aussi des années 90 jusqu'à récemment.

Il y a énormément de députés Front National, puis Rassemblement National, de sénateurs.

Enfin, voilà, il y a quand même des forts scores pour le Front National depuis très longtemps, etc.

Donc, c'est pas nouveau.

Et en fait, on peut connaître les effets de...

En fait, c'est quoi l'extrême droite au pouvoir ?

On le voit autour de nous.

Et concrètement, par exemple, dans le Vaucluse, ça veut dire des subventions en main aux associations d'accès au droit, à la culture, des pressions énormes sur le monde syndical, justement, notamment dans les mairies, les personnels syndiqués dans les mairies.

Ça veut dire des conseillers municipaux qui étaient au GUD, enfin, voilà, dans les années 90 à Marignane, on avait des conseillers municipaux qui étaient à l'OAS avant.

Voilà, c'est...

Pour préciser ce que tu dis, quand on dit GUD, GUD, c'est le groupe Union Défense, qui est une organisation d'extrême droite, mais vraiment connue pour avoir été une organisation extrêmement violente, notamment dans les années 70, mais toujours maintenant.

Alors je crois que c'est une organisation étudiante, mais comment dire que beaucoup ne sont plus étudiants depuis longtemps.

C'est une organisation qui est tellement d'extrême droite que le ministre de l'Intérieur annonce de manière assez opportune qu'il souhaite maintenant la dissoudre.

Et c'est une organisation dont vous connaissez peut-être le symbole, car c'est le symbole de la Croix celtique.

Bref, c'est un mouvement qui a eu plein de noms.

Avant, il s'appelait Occident.

Et c'est vraiment cette même énergie de suprémaciste blanc et de la France aux Français.

Et la deuxième organisation que tu as citée, c'est l'OAS.

Et l'OAS, du coup, c'est une organisation qui défendait l'Algérie française, qui a fait partie d'une tentative de coup d'État en France contre le général de Gaulle.

Précisément, le coup d'État a eu lieu en Algérie, mais contre le général de Gaulle.

Ce sont donc des gens qui sont, quand on dit hors du champ républicain, ça veut dire des gens qui organisent des coups d'État et des actions violentes.

Quand on parle de l'extrême droite, c'est vrai qu'aujourd'hui, on voit Jordan Bardella qui fait des TikTok à la salle de sport.

Derrière ça, comme tu le dis, il y a des mouvements violents organisés.

L'OAS, c'était carrément un groupe terroriste.

Ils ont quand même tué des centaines et des centaines de personnes.

Ils ont fait exploser des bombes, ils ont fusillé des gens.

Enfin, voilà, je n'ai pas toute la chronologie, mais c'était quand même quelque chose.

Et qui était à l'OAS ?

Notre cher Jean-Marie Le Pen, qui est un des fondateurs du Front National, devenu Rassemblement National, qui aujourd'hui a 30% d'attention de vote.

Pour moi, c'est la même chose.

C'est important de rappeler que la même chose, ce n'est pas le même contexte, etc.

Ce ne sont pas les mêmes personnes, mais on est sur une sorte de filiation.

Et c'est important de rappeler qu'en fait, ça, on l'a vécu.

Il ne faut pas oublier ce qu'on a vécu, ce que nos parents ont vécu, ce que nos grands-parents ont vécu, ce que nos voisins, voisines, etc. ont vécu.

Et ce n'est pas vrai qu'on ne l'a jamais vécu.

Ce n'est pas vrai.

C'est important de se rappeler que, et on ne parle même pas de Pétain et compagnie, c'est même dans des temporalités plus récentes, à l'échelle d'une génération, on a vécu tout ça et on a déjà vu tout ça.

Et on sait que ce n'est pas ce qu'il faut.

Donc c'est un argument que je ne comprends pas trop et qui m'énerve.

Je pense que c'est comme ça que l'extrême droite se présente aujourd'hui.

C'est exactement l'image qu'elle souhaite donner d'elle, c'est-à-dire d'une force nouvelle.

Et ce que montre bien le travail que vous avez fait avec Sabotage, c'est qu'en fait, non, mais de manière si manifeste qu'on s'embête de le dire.

On s'embête de dire que l'extrême droite est déjà aux affaires dans plein de villes en France.

L'extrême droite a déjà tenté d'arriver au pouvoir et elle tente d'arriver au pouvoir par des moyens violents.

Ce sont des éléments qui ont marqué notre histoire.

Et du coup, c'est très étonnant, en effet, je comprends ta frustration.

C'est très étonnant de se dire "mais enfin, ce message-là n'est pas passé".

[Musique] Moi, un des trucs que je retiens, justement, de l'écoute de Sabotage, c'est que ce qui fonctionne, c'est les actions de terrain.

Toutes les actions de formation qui sont mises en place, elles viennent de la base.

C'est-à-dire que ce sont des militants et des militantes qui se disent "ok, on a un problème, on prend ce problème à bras-le-corps et on fait quelque chose".

Ce quelque chose, ça peut être une formation, ça peut être des discussions, ça peut prendre plein de formes.

Mais c'est vraiment "je vois le problème en face de moi et je ne fais pas comme si je ne le voyais pas".

Et ça, je trouve ça hyper fort et hyper important parce qu'on peut avoir tendance à toujours se dire "quelqu'un va faire le travail à ma place, quelqu'un va, quelqu'un va".

En fait, ça n'arrive pas.

Dans la vraie vie, ce n'est pas comme ça que ça se passe.

C'est qu'il y a une personne qui fait quelque chose, ensuite une deuxième personne qui l'imite, ensuite une troisième personne qui l'imite et qui fait mieux.

Et je trouve que c'est hyper fort ce qu'on entend dans le podcast, parce qu'en fait on entend des gens qui s'auto-organisent, qui n'attendent pas que leur orga leur dise quoi faire.

Et pour moi, c'est une des leçons principales de ce podcast, parce qu'en fait ça nous donne une clé pour nous, dans nos organisations de travail par exemple, à dire en fait si on a un problème, on peut le prendre à bras-le-corps.

Ça ne veut pas dire se perdre dans la lutte, pas du tout, mais ça veut dire qu'on est légitime à agir, à se former, à se tromper, à faire mieux.

Et ça je trouve qu'on l'oublie, parfois on a nous-mêmes une tendance un peu attentiste à se dire "ah bah ils ont intérêt à..."

En fait, toi, fais à ton échelle, et à ce que tu peux faire, et sans te griller, et sans...

L'idée c'est évidemment de faire des choses qui nous parlent.

Oui, c'est fondamental, et je pense qu'on est déjà, et on va de plus en plus avoir aussi urgentement besoin de s'organiser pour créer des conditions de vie collective un peu mieux, pour survivre tout simplement, parce que même si on imagine que là le Rassemblement National n'aura pas la majorité, en fait on ne sera pas à l'abri avant un moment, je pense.

Et imaginons qu'on est un Premier ministre, et du coup des lois votées très très extrême droite, il va juste falloir qu'on s'organise pour vivre malgré ça.

Parce que ça veut dire une disparition de nos droits, ça veut dire moins d'argent pour les structures qui permettent aux services publics de fonctionner, ça veut dire plus de planning familial, tu vois ce que je veux dire, et ça veut dire énormément de petites choses comme ça qui fonctionnent mal, mais fonctionnent, et quand même au quotidien nous permettent de vivre un peu mieux, elles vont prendre du plomb dans l'aile, et on va avoir besoin, je pense, collectivement de s'organiser, déjà politiquement pour les élections, etc., mais aussi pour, je ne sais pas, je dirais presque contourner les lois qui seront votées, je pense.

Je ne sais pas comment, mais c'est ce qui va se passer, je pense.

Je trouve que là, ces épisodes donnent des clés concrètes via le travail, et le travail c'est quand même un lieu de socialisation hyper important dans nos vies, c'est un peu bête de le dire, mais en fait on y passe vraiment beaucoup de temps, on ose souvent assez peu parler politique au travail, à juste titre, dans le sens où l'idée ce n'est pas de s'embrouiller avec la moitié de ses collègues, mais il y a des choses qui peuvent être faites dans le cadre syndical, qui est un cadre protecteur.

Oui, et où on peut aussi refuser de faire certaines choses et résister.

Je voyais un communiqué, je ne me rappelle plus du lieu, mais c'était des proviseurs qui disaient, "En fait, suivant ce qui va arriver, on ne va peut-être pas mettre en place tout ce qui va nous être demandé sur le tri des élèves, sur ci, sur ça, en fait c'est aussi possible quand on est vraiment contre une politique, il faut être nombreux, il faut s'organiser, etc.

Je ne dis pas que c'est simple, mais il y a aussi une possibilité, et ça a eu lieu plein de fois dans l'histoire, on n'invente pas l'eau chaude, de refuser des choses.

Et quand je parlais de s'organiser pour survivre, c'est un peu ça aussi.

On lutte contre ces politiques sur une échéance électorale, si jamais les choses ne se passent pas comme on veut, on peut aussi contrer ces choses de plein de manières, et il faut qu'on essaye.

Je pense que j'ai envie de dire aux gens qui vont écouter cet épisode qu'on est ensemble, et j'espère, et que c'est dur, ça va continuer d'être dur, mais on peut y arriver.

Et surtout, il ne faut pas perdre de vue qui on est, ce qu'on veut, et comme tu disais, à son échelle, dans la mesure de ses capacités, s'organiser, s'engager, faire quelque chose.

C'est important, là on n'a plus le temps, et il faut que les choses changent, parce qu'il y a plein d'aspects dont on n'a pas parlé, mais l'urgence est à plein de niveaux.

Et voilà.

J'espère que ce n'est pas trop angoissant.

C'est la situation qui est angoissante, c'est pas nous.

Merci beaucoup Sarah.

Merci à toi.

Tu n'as pas envie d'ajouter quelque chose toi ?

Écoutez Sabotage !