Hors serie syndicalisme - Episode 2 : pas de place pour l’extrême droite à la CGT !
Description de l’épisode
Ce nouvel épisode de Sabotage est le deuxième et dernier volet de notre série produite en partenariat avec la CGT Auvergne-Rhône-Alpes et la CGT Isère.
L’épisode 2 “pas de place pour l’extrême-droite à la CGT !” part à la rencontre des militant·es CGT qui luttent sur le terrain contre les idées d’extrême-droite. Comment comprendre qu’un·e camarade syndiqué·e vote aussi pour le Rassemblement National et comment réagir ?
Qu’est ce que la CGT met en place pour lutter sur les lieux de travail et au sein de ses propres syndicats contre la montée de l’extrême-droite ?
Si vous voulez creuser le sujet n’hésitez pas à aller jeter une oreille au premier épisode, “La CGT, un siècle de Sabotage de l’extrême-droite”,qui retrace l’histoire de la lutte syndicale contre le fascisme.
Merci à tous·tes les participant·es aux journées d’études et formations syndicales où nous sommes allé·es tourner, qui nous ont accueilli·es comme des camarades.
Merci pour votre écoute et n’hésitez pas à nous mettre 5 étoiles sur vos plateformes d’écoute et à nous donner votre avis en commentaire !
Crédits :
Écriture et montage : Sarah Baqué
Prise de son : Sarah Baqué, Claire-Selma Aïtout, Geoffrey Quillaud
Mixage et habillage sonore : Marie-Lou HV
Consultation éditoriale : le collectif régional de lutte contre l’extrême-droite, ses idées et ses pratiques de la CGT Auvergne-Rhône-Alpes avec Agnès Naton, Thierry Achaintre, Aude Panisse, Nora Kerzazi et Daniel Bacquelot.
Production : Benjamin Bressolette, Prisca Rakotomanga, Pauline Moszkowski-Ouargli, Mélissa Andrianasolo
Transcription
[Générique]
[Musique]
[Homme]
Le peuple a été sali !
[Homme]
Monsieur Dupont Aignan…
[Femme]
… respecte les valeurs de la République.
[Jacques Chirac]
Le bruit… et l’odeur !
[Nicolas Sarkozy]
Vous en avez assez de cette bande de racaille ?
[Femme]
Refaire nation… [Les voix deviennent distordues]
[Bruits de foule qui crie en chœur en manifestation]
Siamo tutti antifascisti !
Tout le monde déteste les fascistes !
Every nation every race, punch a nazi in the face !
[Homme]
La justice contre l’extrême droite, elle se fera dans la rue.
[Mélissa]
Est-ce que tu sais que il y a 20%, c’est les chiffres récemment, 20% de personnes qui sont syndiquées à la CGT qui ont voté pour Marine Le Pen. Tu le savais ça ou pas ?
[Homme]
- Franchement qu’est-ce que tu veux voter ?
- C’est plus un vote de désespoir qu’autre chose.
- Ouais c’est ça.
- Parce que Macron il tape vraiment bien comme il faut, et comme la CGT de base elle est vraiment anti-capitaliste et que lui c’est le reflet du capitalisme, donc voilà.
- T’as bien parlé là.
- C’est tout.
[Homme]
Ça illustre surtout le fait qu’il y a une concurrence entre les travailleurs qui est voulue par le grand capital et qui produit ce genre de vote.
[Mino Faita]
Elle est indissociable, la mémoire ouvrière, de la mémoire de l’immigration. Puisque nous sommes avant tout des travailleurs, indispensables encore une fois.
[Femme]
L’extrême droite elle a jamais été aussi haute, on l’a jamais vue aussi proche de nos portes.
[Homme]
Mais clairement la lutte contre l’extrême droite, c’est une condition majeure de la défense du syndicalisme et du droit des travailleurs.
[Femme]
On a des moyens ici pour montrer son ras-le-bol et pas… et pas voter le Pen quoi. Il y a moyen de faire autrement que de voter le Pen pour dire qu’on en a marre !
[la musique continue]
Sabotage, substantif masculin : action clandestine de détérioration, de destruction parfois violente visant à rendre inutilisable un matériel. Il s’agit d’une manœuvre ayant pour but la désorganisation et l’échec d’un projet.
Sabotage, le podcast écrit et produit par La Clameur, qui décrypte la machine de l’extrême droite. Abonnez-vous à ce flux pour ne pas rater le prochain épisode.
[Thierry Achaintre]
Bienvenue dans cette semaine. C'est la première semaine qu'on fait ce genre au niveau régional. On est le premier comité régional à se lancer dans l'aventure d'une formation de quatre jours et je vous remercie d'avoir répondu présents et nombreuses et nombreux.
[Hommes]
- Bonjour, bonjour!
- On arrive un peu en retard, c’est le quart d’heure savoyard.
- Haut-savoyard !
- Forcément il est plus long que celui en Savoie…
[Voix off / Sarah]
Dans ce deuxième épisode de notre série réalisée en partenariat avec la CGT Isère et la CGT Auvergne Rhône-Alpes. Nous allons à la rencontre des militants et militantes CGT qui s'organisent pour lutter contre l'extrême droite. Comment un syndicat peut-il être efficace pour lutter contre l'extrême droite? Et surtout, pourquoi faut-il aussi s'organiser sur son lieu de travail? C'est ce que nous allons voir ici.
[Thierry Achaintre]
Donc oui, je disais merci d'avoir répondu aussi nombreuses et nombreux. L'objectif de ce stage, c'est un stage pour former des formateurs et des formatrices afin de démultiplier nos possibilités et nos forces en termes de formation. Sur ce sujet très sensible qu'est l'extrême droite. Et donc, s'il est vrai que vous, régulièrement dans les UD, vous faites des petites formations, des journées d'étude, on va dire que vous, dans pas mal d'idées, vous arrivez à tenir. Et ça je vous en félicite parce que ce n'est pas toujours facile. Mais l'idée c'est vraiment de démultiplier nos forces sur le sujet parce que ça devient vraiment de plus en plus nécessaire, qui fait qu'on est obligés d'avancer et de pousser sur ce sujet-là qui pour certains, c'est vrai, n'est pas naturellement peut paraître ne pas être naturel dans nos combats CGT malgré tout, c'est ça. Reste que ça reste au niveau du fondement de nos valeurs, la défense de l'égalité, la solidarité et surtout la solidarité internationale, la défense des droits des femmes et des minorités en général. Et tout cela nous oppose à l'extrême droite, ces idées et puis bien sûr ses pratiques, qui sont des pratiques, on verra dans la semaine, des pratiques qui peuvent être violentes, qui peuvent être mensongères, frauduleuses, confusionnistes, conspirationnistes et complotistes.
[Jean Étienne Dubois]
Donc pour commencer la journée, je vais vous distribuer des petits post-it. Là, j'aimerais que vous notiez des mots, des termes, des adjectifs, des noms qui correspondent selon vous, qui qualifient la gauche, la droite et l'extrême droite. Je vous demanderais ensuite de venir les noter ici, et moi je les reprendrai sur le tableau pour que pour que ça s'affiche et que tout le monde puisse ensuite voir le fruit de cette réflexion collective.
[Thierry Achaintre]
Par la CGT au niveau confédéral et au niveau régional. Du coup, ce qu'on organise, ce sont des formations, des formations de nos militants, mais à destination de militants qui veulent devenir eux-mêmes formateurs sur ces questions-là, pour faire des formations auprès des syndiqués au plus près du terrain. Ce qu'on s'est rendu compte, c'est qu'on a fait un travail absolument énorme au niveau confédéral l'année dernière sur la période électorale. La campagne électorale de 2022 pour les présidentielles, où on a mené 43 journées d'études complètes sur l'ensemble de la France, à savoir que nous sommes que quatre intervenants sur toute la France pour le faire. On a pu rencontrer 750 militants.
[Jean Étienne Dubois]
Je vais reprendre un peu à l'oral ce qui a été dit d'autres. Il y a des choses justement qui se recoupent, c'est ça qui est intéressant. Ce sont beaucoup. Donc à gauche, on retrouve. Vous avez noté la notion de solidarité, de partage, d'égalité, de social, de collectif …
[Thierry Achaintre]
… énorme pour nous dans un sens, en termes de travail sur 43 journées, mais qui reste quand même très peu au niveau quand on regarde regarde du nombre d'adhérents et de de syndiqués CGT. Voilà, on est sur, on est sur une dimension qui n'est pas suffisante et que nous travaillons avec nos camarades européens, italiens, belges et allemands. Et qu’est ce qui est ressorti de ces réflexions communes et internationales? C'était la volonté, le besoin vraiment de démultiplier, mais de démultiplier nos ressources de formation de formateurs au niveau local, plus local, mais vis à vis également à destination des travailleurs et pas seulement de nos syndicats.
[Jean Étienne Dubois]
Donc on a un pôle qui tourne autour plutôt des valeurs de, on va dire économique. C'est un peu ce qui se dégage le capitalisme, le profit, l'individualisme, le libéralisme, quelques valeurs qui apparaissent aussi déjà en la patrie, la nation, l'ordre. Et pour l'extrême droite, on est sur l'intolérance, le racisme. Donc l'idée qu'il existe des races supérieures à d'autres, une idéologie sectaire, discriminatoire, sexiste. Nuage de fumée donc en gros, j'imagine qui vend un peu du rêve, hein. Donc du coup, pour faire ça, pour arriver à ça, il faut vraiment qu'on ait beaucoup plus de formateurs.
[Thierry Achaintre]
Et c'est pour ça qu'on a créé ce collectif régional déjà en Auvergne-Rhône-Alpes, un autre étant en cours de création sur la région Grand Est qu'on espère pouvoir en faire sur les autres régions bien entendu, mais pour l'instant, sur le collectif Auvergne-Rhône-Alpes on est vraiment sur un pilote qui fonctionne pas mal. On est une douzaine de membres de ce collectif. On a aujourd'hui entre sur sept douze membres. On a en gros une dizaine de personnes qui peuvent intervenir sur des formations à destination de formateurs. D'ailleurs, ce mois-ci, on fait une formation de quatorze douze personnes. Voilà douze personnes qui vont devoir elles-mêmes ensuite redistribuer sept, sept formations ou des formations un peu plus courtes vis à vis des syndiqués.
[Jean Étienne Dubois]
… qui font afficher l'idée de la violence avec là vraiment la police, la répression et la violence qui apparaissent et le sexisme, l'homophobie. En fait tout ce qui va être la haine des différences, qu'elles soient raciales, sexuelles, etc.
[virgule sonore]
[Aude Panisse]
Merci beaucoup d'être venus, d'avoir répondu présents pour cette journée qui de par les circonstances, que ce soit en France ou à travers l'Europe ou le monde, semble essentiel de se retrouver, de pouvoir échanger et de pouvoir débattre pour essayer de voir ce que l'on peut faire, trouver des solutions, des idées de lutte commune en tout cas pour pour combattre les idées d'extrême droite qui se propagent facilement en France et de par le monde. Face à une extrême droite dont le principal mouvement, le Front National, rebaptisé Rassemblement national en 2018, réussit à passer de 4,5 millions de suffrages aux présidentielles de 95 pour arriver à 13,2 millions il y a sept mois. Au second tour de l'élection et l'entrée au Parlement des 89 députés RN au mois de juin est une nouvelle alerte majeure dans le monde du travail et les organisations politiques et syndicales réellement progressistes. Car la professionnalisation du parti est en marche, tout comme sa normalisation, en participant ou un dirigeant des groupes parlementaires. Comme on peut le constater, malheureusement aujourd'hui, les femmes votent autant pour le Front national et pour Marine Le Pen que les hommes, ce qui tend à renforcer leur ambition et la réussite du processus de normalisation de ce parti. Il est nécessaire de faire savoir à quel point l'extrême droite est dans le camp du capital. Sa stratégie de charme envers les travailleuses et travailleurs, en reprenant des thématiques sociales, ne tend qu'à l'objectif électoral.
[Femme]
Donc ce qu'on voulait vous dire aujourd'hui, c'est, d'abord, je vais vous présenter les intervenantes qui sont avec moi. Donc il y a Alexandra qui travaille au niveau du pôle confédéral sur les questions d'égalité et. Qui se présentera au moment d'intervenir. Et puis Fabienne, qui est aussi responsable CGT et qui a particulièrement travaillé sur les menaces autour des droits des femmes. Vous dire que bien sûr que la place faite aux femmes dans l'idéologie des mouvements d'extrême droite, on sait qu'elle est réduite. Et puis on dit bien sûr que …
[Alexandra Meynard]
Je suis Alexandra Meynard. Je suis dirigeante confédérale, membre de la commission exécutive depuis deux mandats. Je suis en charge des questions d'égalité LGBT qui s'articulent très nettement avec la dimension sexiste. Vous n'êtes pas sans savoir que le RN, il défend toujours bien la préférence nationale et la préférence familiale. Donc les femmes françaises, elles, sont plutôt appelées à la reproduction.
Pour la CGT, en fait, s'occupe de cette question ou de ce sujet depuis maintenant un peu plus d'une vingtaine d'années, à l'époque où l'organisation en fait s'ouvre à des sujets qu'elle a considérés longtemps comme étant des sujets de société et pas forcément des sujets politiques ou des sujets syndicaux. Puis on opère un petit peu un tournant dans l'organisation. C'est l'époque de Louis Vianney qui est secrétaire général de la CGT, en posant en fait le chômage de masse ou le chômage comme étant le revers de la privation d'emploi et d'accès au travail comme étant une problématique du travail. Le travail des sans papiers. Et puis le sujet du sida a quand même convoqué la question LGBT de façon syndicale. A partir de ce moment-là donc, Louis Vianney fait modifier les statuts de l'organisation. On inscrit dans le préambule des statuts après le congrès de 95. Donc il y a en plus un mouvement social d'ampleur et une transformation de la CGT qui est donc inscrit dans son préambule, que toutes les formes de discrimination, y compris liées à l'orientation sexuelle et l'identité de genre, ce n'est pas formulé comme ça à l'époque, sont des sujets qui regardent la CGT et qu'on contre lesquels elle doit, elle doit se battre.
Cette question LGBT et la CGT semble, il semble encore aujourd'hui être la première organisation, en tout cas, je vous invite à participer aux Marches des fiertés pour constater qu'on est peu nombreux d'organisations syndicales, de travailleurs à avoir pris ce sujet à bras le corps. Peu documentés aussi parce que, euh, il faut qu'on se dise les choses, on a encore beaucoup de mal à apprécier à la CGT, les militants, les premiers, les dirigeants avec, qu'il s'agit bel et bien d'un sujet syndical que de parler d'égalité LGBT et non pas seulement de quelque chose qui se donnerait un petit peu à la sphère privée ou à l'intimité des personnes. Et puis, en quelque sorte, que chaque travailleur arriverait le matin à l'usine ou sur son lieu de travail, en laissant au vestiaire, avec sa veste un peu sa vie privée, on transporte avec nous notre histoire, notre vie et c'est déterminant. La chose, la chose qu'on a mise en place pour essayer de travailler des questions de façon plus transversale dans l'organisation depuis le 52ᵉ congrès. On a installé à l'espace revendicatif un pôle égalité ou “pôle égalité des droits” pour permettre aux dirigeants dont je suis avec mes homologues, de travailler des questions revendicatives de façon croisée. Donc on a un collectif mixité, un collectif jeunes, un collectif migrants, un collectif de lutte contre les idées d'extrême droite, un collectif LGBT. Et puis chacun travaille un peu son sujet. On travaille les uns à côté des autres. Il est aussi grand temps pour faire avancer la question d'égalité des droits plutôt que de lutte contre les discriminations, qu'on regarde un petit peu ce système de discriminations justement comme un système d'ensemble, ce qu'est un véritable système de discriminations comme celui dans lequel on vit aujourd'hui, ou en tout cas dont se nourrit l'exploitation capitaliste. Et au travail aussi, plutôt que de traiter des sujets les uns derrière les autres, ce qui nous contraint en plus à prioriser des sujets comme si certains étaient plus graves que d'autres. Je pense que ça nous met en situation d'échec vis-à-vis de l'élévation du niveau des droits. Et donc ce pôle égalité doit permettre à la CGT de regarder la question des discriminations ou en tout cas de l'égalité comme un système politique au sens de la CGT, quelque chose d’intersectionnel qui doit nous permettre de contrer l'ensemble en fait comme un, comme un système et un bloc. Je pense aux idées d'extrême droite. Puisque c'était l'objet de la journée d'hier. On a beaucoup de travail, énormément de travail, donc un travail un peu plus, un travail plus serré, plus plus régulier avec les idées d'extrême droite dont on a vu hier que les mécanismes ou, ce mécanisme de système par contre, est bien entendu par les partis d'extrême droite. Ça c'est sûr que ça leur échappe pas d'imbriquer, ni comment toutes ces toutes ces thématiques de discrim’ comme un véritable système de rejet, de domination et d'exploitation bâti, un système social hiérarchisé en quelque sorte, dans lequel des individus sont alors, pour des raisons diverses et variées. La plus grande des théories développées par le Front national, entre autres, mais tous les partis d'extrême droite, étant la théorie naturaliste, c'est à dire que les individus naissent de fait avec des différences qui font de certains individus des individus supérieurs à d'autres. Je vous passe pour la couleur de peau, mais, et j'en viens à notre sujet, notamment la question du sexe assigné à la naissance et ou plus tard du genre entre les individus. Et ainsi il hiérarchise en fait des rapports sociaux inégalitaires et de domination des individus les uns envers les autres. Ça, ça ne fait pas. Ça fait écho immédiatement pour la CGT au système de domination et d'exploitation que peut être le capitalisme. Mais il en existe bien d'autres, malheureusement. Ce serait donc que j'en profite pour glisser une erreur de penser qu'il suffit d'être anticapitaliste pour mettre fin aux inégalités et aux discriminations, puisque d'autres systèmes se nourrissent aussi de ces discriminations. Mais en tout cas, on trouve dans quelque chose de commun à ce qu'on pourrait dire le fait, ce qu'on appelle chez nous en tout cas féminisme, lutte pour l'égalité des droits LGBT, antiracisme, lutte de classe et de masse, c'est à dire la conquête d'une égalité entre les individus, entre les êtres et et surtout de la fin de l'exploitation des uns par les autres.
[virgule sonore]
[Amal]
… de ton vécu de tes expériences négatif ou positif, etc. Que toi tu ne peux pas te mettre avec à ma place et que moi je ne peux pas me mettre à ta place. Tu vois ce que je veux dire? Je. Moi quand j'ai eu mon fils toute seule, et cetera. Quelqu'un qui n'a pas d'enfant, même s'il peut essayer de comprendre le machin, il ne peut pas se mettre à ma place pour voir qu'à un moment donné je pète les plombs parce que je suis fatiguée, etc. Et c'est tout ça dans la communication…
Alors moi je suis Amal et j'ai 46 ans, je suis à la CGT depuis 2010, oui 2010 c’est ça.
Et là, en ce moment, je suis élue à la CAP, je suis sur mon poste de comptable mais je suis élue à la CAP représentante des agents et CST anciennement CHSCT et comité technique. Alors tout d'abord, j'ai fait une formation au formateur en 2021, au mois d'avril, mai. Et moi il y a des thèmes qui me touchent un peu plus personnellement. Peut être parce que mes expériences passées. Peut être mes origines, peut être ce que j'ai peut être subi entre guillemets, etc. Et bien j'ai envie de m'orienter vers des formations telles que lutter contre les idées d'extrême droite et d'autres, notamment les violences faites aux femmes, et cetera. Sur quatre jours, c'est pas mal parce qu'on a beaucoup de détails sur l’histoire et c'est ce qui me manque en fait, toute la création de ce côté extrême droite et cetera, depuis le début et me rendre compte que ce qui se passe aujourd'hui, ça s'est toujours passé. L'extrême droite a toujours et toujours, a toujours émergé lors de difficultés pour faire peur. La population disant c'est la faute de l'autre, c'est la faute de votre voisin, et cetera. Et on le voit aujourd'hui encore plus actuellement. Et je me dis que même les idées d'extrême droite sont même décomplexées, ça devient presque c'est de, c'est pas, ça devient, c'est de la liberté d'expression. Des propos qui sont délictuels deviennent de la sphère de la liberté d'expression. Et pour moi c'est important de pouvoir resituer les choses. Donc d'avoir cette formation là et de l'expliquer à nouveau à mes camarades pour pouvoir démonter parfois des idées que se font des collègues ou ou dans la vie de tous les jours aussi.
[Thierry Achaintre, durant un atelier pendant la formation]
- Alors il faut voir pour savoir si c'est un réseau d'extrême droite ou pas. Oui enfin un site. Il est d'extrême droite ou pas, il y en a qui ont trouvé ? Qu'est ce que vous avez trouvé?
- Des trois clés? On a trouvé une. On peut la dire ?
- Allez, si vous en avez trouvé une, dites-là.
- Dans allez dans la catégorie livre.
- Oui, on a vu qu'il y avait des livres.
- Initié par KK. Par Kontre Kulture.
- Ils sont où les livres?
- Dans “Se former”, se former à 100 %. Non, pas vraiment.
- Voilà, voilà. Alors lequel? Il y en a bien. Le seau au milieu, en rouge celui là.
- Création un…
- Donjon. Mais si tu vas à droite.
- Encore, non? Oui, il y a 5 décembre 2016. Je vais descendre quelques lignes. Ah, voilà, tout à gauche.
- Y a “la guerre contre les peuples”.
- C'est le virus présent.
- C’est celui là déjà qui va vous dire, la première, la première clé, la “guerre secrète contre les peuples”. Donc il parle de quoi la “guerre secrète contre les peuples” ?
- des chemtrails…
- Les chemtrails? Il parle des antennes 5G etc qui sont là pour tuer le corps….
- Et donc édité par Kontre kulture.
- Oui, éditeur : Kontre kulture.
- On a bien fait. D'ailleurs il y en avait d'autres
- Ah oui Kontre kulture c'est long, je suis pas légume, je n'ai pas les livres, alors ça.
- Oui. Faut savoir si vous allez chercher plus loin, si vous avez.
[Amal]
Mais ce qui m'a un peu entre guillemets étonnée, c'est d'une collègue que je connais depuis des années et qui a eu des propos qui sont difficiles à entendre, surtout en ayant, moi, un enfant d'un certain âge, de 20 ans, qui me dit qu'elle fait la différence entre les Français de souche et les Français d'origine maghrébine. Parce que pour elle c'est normal que des personnes soient racistes vu comment elles se comportent, etc. Et donc là, j'ai été très étonnée. C'est presque normal d'entendre ça. Je me suis vraiment. J'ai peut-être réagi avec émotion à ce moment-là, mais j'ai. Je suis revenue vers elle en me disant Mais ce que tu es en train de dire, c'est que tu es en train de différencier les jeunes. “Oui, mais ton fils, moi je le connais, il a fait sa, son emploi d'été avec nous, il n'est pas du tout comme ça”. J'ai dit mais si. Ça veut dire qu'il fait une bêtise. C'est que pour toi, ce n'est pas un Français comme les autres. Il n'a pas les mêmes droits et les mêmes devoirs. En fait, il doit faire plus que les autres, sinon il n'est pas considéré, il ne sera pas considéré ou accepté. Voilà. Et bon, c'est très difficile de défendre ça au quotidien parce que ça devient vraiment du quotidien.
[nappe sonore]
[Thierry Achaintre, durant un atelier pendant la formation]
Bien. (...) Aller. Camarades. (...) Donc aujourd'hui, on va. On va rentrer sur le thème plus précis de l'extrême droite et du syndicalisme avec ce matin. Donc, Yves qui va vous présenter un premier moment sur les statuts syndicaux et la place de l'extrême droite, ça vous va? On est parti.
[Yves Martin Sisteron]
Tout d'abord, on va essayer de se replonger un petit peu dans nos statuts, dans nos statuts confédéraux, ce qui fait la CGT. Donc on va travailler sur un document qui a été fait par le Collectif de lutte contre la contre le racisme. Donc ça s'appelle “lutter contre les idées d'extrême droite et le racisme”. Et donc on va voir aujourd'hui les rapports entre, donc là on parle du Front national, c'est un document qui doit dater de 2015 ou 2016.
Je m'appelle Yves Martin Sisteron, je suis secrétaire de l'Union locale CGT d'Ambérieu. Alors les statuts de la CGT, c'est ce qui. C'est ce qui traduit, on va dire de façon concrète la structuration de la CGT en tant que tel. Quel est le rôle des unions locales, des unions départementales, et cetera, et cetera. La répartition, les cotisations et les statuts ont évolué en fonction des congrès confédéraux qui ont lieu statutairement tous les trois ans. Donc il peut y avoir une modification des amendements qui sont donc débattus dans le Congrès et votés. L'article premier des statuts de la CGT et que l'on a vu ce matin, explique très clairement que la CGT a, le rôle de la CGT, c'est de syndiquer la totalité des salariés travaillant sur le sol français. Au niveau de la CGT, on ne pratique pas, c'est défendu par les statuts, la préférence nationale. Donc si tu veux, les statuts de la CGT sont incompatibles avec les activités du Front national.
Bien sur il est privilégié le travailleur français soit disant d'origine française alors que nous on organise la totalité des des salariés travaillant sur le sol français, quelle que soit leur origine. Quand quelqu'un vient se syndiquer dans une union locale, on ne lui demande pas ses papiers. Voilà donc qui est qui soit migrant ou pas migrant, ce n'est pas la question du jour. Voilà. Quand. Je travaille dans une boîte. Il veut se syndiquer. Voilà on l'aide à s'organiser dans l'entreprise. Ce n'est pas une question.
[Yves Martin Sisteron dans l’atelier]
… ou quelqu'un qui va dire hein? Oui, parce que le situer, c'est la pénétration de l'extrême droite dans la CGT. On en est là, on est d'accord. Que prône le Front national, le Rassemblement national, l'extrême, la préférence nationale? Et à partir du moment où tu as un candidat qui prône la préférence nationale, tu n'as pas, comment dire, il n'a pas à être membre de la CGT. Et quand vous reprenez le troisième paragraphe prenant en compte l'antagonisme fondamental, fondamental et les conflits d'intérêts entre salariés et patronat, entre besoins et profits, elle combat l'exploitation. Donc c'est un syndicat de lutte, c'est pas un syndicat de collaboration. Est ce que prône le Front national? C'est un syndicalisme de collaboration. Quand il faut créer un syndicat qui discute avec les patrons, on n'en est pas là dedans.
- Là, c'est aussi de classe.
- Tout à fait. Et ça, c'est dans l'espace, c'est dans les statuts. Après, ce qui est compliqué, c'est quel choix d'action derrière tu fais parce que tu veux, après le militant, effectivement, puisque Mélenchon est une liste Front national. Donc là effectivement ça peut être l'exclusion. Mais tu as le militant qui te dit ouvertement qu'il a voté Front National, mais qu'il n'y a pas de responsabilité particulière dans syndicat qui n'est pas présent.
- C'est son droit, c'est son droit.
- Donc quel discours? Et on peut tenir le discours, mais il faut lutter en le même discours, pas l'exclure. Tu ne peux pas l'exclure. Bien sûr que non. Et puis il y a tous ceux qui vont voter de toute façon, il y a tous ceux qui vont voter qui ne vont jamais te le dire. Puis 1 % des personnes qui sont proches de la CGT et pas des militants et militantes.
- Alors pourquoi alors pourquoi on exclurait un responsable et pas un syndiqué?
- Ah mais tu peux bien sûr que si, c'est quelqu'un qui se présente aux élections sous une étiquette.
- C'est quelqu'un.
- Qui sont en responsabilité ou pas, ça ne change pas grand chose. C'est de la responsabilité, on dit que c'est un contre pouvoir aussi.
- Donc c'est ça qu'il y a une responsabilité dedans. Mais si se présente pas. Mais dit il régulièrement, il faut voter FN. De toute façon il n'y a qu'eux, on n'a jamais essayé une blonde ou je sais pas quoi, ça va tranquille.
- Non, ça ne va pas tranquille, c'est tout. Il faut, il faut le voir, il faut que t'aies un débat avec lui et tout ça.
- Il y aussi là ce débat, mais s'il y a le même, si la personne à ce débat, oui, et en disant clairement qu'il y a le vote blanc, il y arrivera un moment. Tu te poses la question de savoir si veut rester ou pas. Moi je ferais ça comme ça, voilà quoi. Mais après, si tu veux, il y en a plein qui vont rien dire qui vont voter quand même. Tu fais comment?
- Oui non mais ça je suis de ceux qui disent rien, on n’a pas à savoir.
- Voilà. Ceci étant dit, moi il me semble plus grave quelqu'un qui soit adhérent et qui se présente sur une liste Front National que quelqu'un qui est adhérent et qui va tenir des propos d'extrême droite me semble t il, parce il y a une vitrine, vous savez qu'il est syndicaliste et en plus il se présente et c'est encore plus grave quand c'est à l'intérieur du syndicat, c'est à dire quelqu'un qui est en responsabilité, le secrétaire du syndicat qui se présente sur une liste, le Front national, là, c'est de l'ordre de l'exclusion, mais il y a le côté ferme et très précis. Ça engage l'organisation.
- Du coup, si on dit qu'un syndiqué vaut un autre syndiqué, peu importe la responsabilité qui est là.
- Euh ouais voilà. Enfin si tu veux, généralement quand quand tu te présentes en tant que syndicaliste, c'est que t'es reconnu en tant que tel, donc t'es pas un syndiqué lambda. Voilà.
[Isabelle Pontius, participante à la formation]
En premier lieu, nous, dans mon syndicat de l'hôpital de Chambéry, c'était en 2015, on avait des agents qui se sont syndiqués et moi je les connaissais pas. Mais les autres camarades? Ah ben moi ça m'embête. Si y en a un qui est c'est sûr, il est raciste vu les propos qu'il a et qui gravitent autour. Et du coup, par rapport à ça, on a mis en place en fait les gens quand ils passent la porte où ils veulent se syndiquer, eh bien il y a aucun, c'est obligatoire. Il y a un entretien pendant trois quarts d'heure, une demi-heure et puis on présente les statuts, on présente. C'est quoi un syndicat ? En quoi ça engage? Et le syndicat et le syndiqué, et cetera. Et de nous dans nos statuts? Alors du coup, je me pose la question.
Isabelle Pontius. Alors je suis syndiquée au syndicat du Centre hospitalier Métropole Savoie Chambéry depuis 2009. En fait, c'est une formation pour les formateurs CGT. Donc on est des camarades CGT comme moi où on fait de la formation, on est formatrice, intervenante et du coup, pour pouvoir mieux appréhender certains sujets, on fait ce type de formation formateur pour vraiment connaître le sujet à fond et puis se l'approprier pour pouvoir ensuite le faire en tant que formateur et surtout sur ce genre de thématique. C'est vraiment important de faire véhiculer les savoirs des camarades à plus de syndiqués possible.
[Yves Martin Sisteron dans l’atelier]
… qu'on les voit au moins une fois ces personnes. Et puis on va reprendre donc au moins cet article premier. J'aimerais bien qu'on arrive à jeter un œil aussi sur les comment dire, sur les différentes chartes, notamment “femmes, égalité entre les femmes et les hommes” quoi par exemple? Il y a deux trois B-A-BA quand même. On voit que ça part tellement n'importe où. Je pense qu'il faut regarder un peu là les choses, on voit bien, tu vois là.
[Aurélien, participant à l’atelier]
Moi je voudrais revenir sur les sympathisants, les sur le vote pour moi qui soit sont engagés dans le syndicat ou qui souhaitent prendre une carte, et cetera. Faire rentrer un verre dans une pomme, la pomme, elle devient vite pourrie et je pense qu'il faut d'entrée être clair avec eux et leur redire dans le mouvement que cette vision là est différente. C'est incompatible chez nous et dès lors qu'on suspecte quelque chose de cette personne qui a une étiquette CGT pour moi faut la sortir.
- ou la sortir ou chercher à l'éduquer après, voilà quoi.
- Ouais mais regarde, tu veux, cherche à éduquer, mais écoute la camarade qui est avec toi après ça. Ce que mon point de vue, hein? Mais camarade qui est avec toi? Tu la redresses de temps en temps, entre guillemets, mais ça n'empêche pas derrière d'aller voter et de donner une voix à cette personne …
- Non, il faut, il faut intervenir, juste avoir, c'est compliqué. Voilà.
[Isabelle Pontius, participante à la formation]
Pour moi c'était important parce que on se rend compte depuis quelques années que les idées d'extrême droite, ils ont su adapter leur discours pour s'approprier. Si le terme est peut être peu adéquat, mais le plus de monde possible à leurs idées et mais pour autant leurs idées fortes de fasciste est toujours présent. Et ça, et il faut pouvoir le dire et le contrer et l'expliquer aux gens et à nos syndiqués. Et moi je trouve que ne pas laisser faire un laisser dire oh ce n'est qu'une remarque, c'est pas méchant. Et bien c'est par là que commence l'installation de ces idées d'extrême droite, de racisme, d'homophobie. Si on n'y fait pas gaffe et si ça nous gêne, eh bien il faut dire stop! Réfléchis un peu ce que tu dis, c'est un peu bête, non? Qu'est ce que t'en penses? Et les formations de ce style là? Ce qui est enrichissant, c'est le débat qu'on peut avoir, les tous les syndiqués ensemble parce qu'on vient tous d'univers différents. Moi je viens de la santé, mais il y a des métallos, il y a des cheminots, il y a des, il y a des gens de l'éducation, voilà. Et on a des vies différentes. Mais pour autant, on se retrouve dans le débat parce qu'on voit que les idées qu'on veut véhiculer, c'est les mêmes. Et ça c'est important parce que ça nous enrichit les uns les autres. Et puis quand on repart dans nos syndicats, ben voilà, on se sent plus fort.
[nappe sonore]
[Thierry Achaintre, durant un atelier pendant la formation]
Alors on va regarder les résultats et les sondages dont on a parlé à Paris. Je ne sais pas si vous voyez bien les chiffres, mais je ne peux pas faire plus gros. On se retrouve donc avec une CGT en 2017 aux élections présidentielles avec un total de 17 %. Donc ce sont des sondages qui sont faits en sortie d'urnes. Et la question qui est posée par les sondeurs de l'institut Harris, c'est êtes vous proches d'un syndicat? Si oui, lequel? Moi là, proche? Donc ça ne veut pas dire adhérent. Il y a peut-être des adhérents dedans, mais on ne sait pas dans quelle proportion. Et il y a peut être des sympathisants, mais on ne sait pas dans quelle proportion. Et puis ça peut être je ne sais plus qui a dit dans la semaine, ça peut être quelqu'un qui est proche parce que son beau frère est à la CGT quoi. Voilà. Mais bon, le sondage des adhérents, savoir combien d'adhérents CGT votent pour l'extrême droite, c'est impossible à faire, ça il faut qu'on le fasse en interne. Cgt ce type de sondage et j'imagine mal qu'on puisse le faire.
- Si on peut le faire. Mais j'imagine mal les mecs répondre.
- c'est ça
- Si si, je vote au FN.
[Thierry Achaintre, durant un atelier pendant la formation]
Et je pense même qu'on aurait peut être quelques difficultés de débats sur le sujet pour le faire, pour le lancer en plus. En tout cas, voilà cette porosité des idées est présente et donc on doit, nous en interne, prendre comme on dit, le problème à bras le corps. Le Fabien Engelmann, est assez emblématique puisque c'était un militant CGT, secrétaire de sa section CGT des territoriaux de la mairie. D'ailleurs je sais, dans la vallée de la Fetch, vous savez, en Moselle, là par là bas, il s'est présenté. C'est quelqu'un comme je vous expliquais qui venait de l'extrême gauche. Il a été à Lutte Ouvrière, au NPA et puis on pensait qu'il était toujours au NPA. Et puis un jour, il s'est avéré qu'il a été retrouvé sur une liste Front national pour les municipales, en tête de liste. C'est à dire qu'il candidatait pour être maire de la mairie d'Hayange sous l'étiquette Front National. C'est à ce moment-là qu'on a appris qu'il n'était plus au NPA mais qu'il était bien au Front National. Donc il a, il a été entendu, il a été contacté. Il a été entendu par l'Union départementale de Moselle, par la Fédération des services publics. Il a rien voulu entendre, donc il a été convoqué avec toute sa section à une assemblée générale où étaient présents l'UD de Moselle et sa fédération, où ils se sont tous expliqués et ont procédé à un vote. Toute la section a procédé à un vote pour savoir ce qu'ils faisaient de Fabien Engelmann. Est ce qu'il reste? Est ce qu'il doit rester? Est ce que sa candidature sur une liste FN et son engagement CGT sont compatibles? Alors à part six. Alors je ne sais plus le résultat du vote exact, je crois que c'est treize ou quatorze contre six ont voté comme quoi ce n'était pas incompatible et que Fabien Engelmann pouvait continuer sa candidature FN tout en restant à la CGT et secrétaire de sa section.
- C’était une section ?
- C'est une section, ouais. Et donc du coup, convocation de tout ce petit monde à la Confédération et désaffiliation, décision de désaffiliation de la section des territoriaux de la CGT.
- Et ceux qui avaient dit non ?
[Thierry Achaintre, durant un atelier pendant la formation]
Alors ceux qui avaient dit non, on les a pas. Enfin bon, la CGT les a pas laissés tomber et ils ont été reclassés dans une autre section de manière à rester à la CGT. Voilà. Mais malgré tout, il a fallu attendre plusieurs années. C'est-à-dire? C'est là où je vous dis on va perdre un syndicat, on va perdre des élus, on va perdre des militants, on va voir, on va perdre. Une section a perdu une base. Bah oui, bien sur, la mairie d'Hayange, il a fallu attendre une petite dizaine d'années avant de pouvoir reconstituer une section. Ça alors. Euh oui, vas y.
[Aude Panisse]
L’attaque d'ailleurs, qui est faite sur les syndicats territoriaux des communes tenues par le Rassemblement National ou des alliés. C'est hyper compliqué pour eux. Il y en a beaucoup qui ont été démontés totalement. C’est des attaques incessantes envers les syndicalistes comme on peut le voir à Béziers avec Ménard et Yvan Vialette qui est venue d'ailleurs sur la journée d'étude, à Saint Jeoire l'autre jour et où il en est au septième ou huitième procès contre, enfin avec Ménard. Et pour des attaques qui étaient faites et il a fini par partir parce que trop acculé par Ménard et par la Commune pour pouvoir mener à peu près une bataille syndicale sereine et constructive. Et c'est celle qui a pris la suite, on voit le syndicat sur Béziers est encore existant, mais c'est celle qui a pris la suite et le secrétariat du syndicat qui est attaquée et maintenant les attaques se concentrent sur elle. Par contre, des endroits, il y a des espoirs, il y en a donc comme Hayange et ailleurs, où ça a totalement disparu. Il y en a d'autres aussi du côté de Hénin-Beaumont pareil, qui sont fait être vraiment laminés. Par contre, sur Perpignan, avec Alliot, là il y a un syndicat au niveau de la commune qui vient de se remonter. Nous on a recréé, c’était cet automne et avec un tout nouveau secrétaire qui vient d'arriver, il y a avec une équipe un deux gars qui est volontaire pour pour mener la bataille.
[Thierry Achaintre, durant un atelier pendant la formation]
Voilà, vous n'avez pas de questions ? Il est 15 h 17, on va faire un tour de table peut être dans lequel vous nous donnez. On va pas trop. Voilà, à moins que vous vouliez vraiment discuter en collectif. Ou faire un tour de table pour que vous nous donniez vos impressions personnelles sur le stage. Sur ce coup ci, ça répondait à vos attentes. On avait pensé ce qu'il y a à améliorer. Donc le matin, on a vu ce qu'il y avait à améliorer. Les choses sont claires.
(Alex)
J'aurais bien aimé qu'on insiste davantage sur lutter contre l'extrême droite à son boulot. Hum. Bon, j'ai quand même, ma faim de savoir comment lutter contre l’extrême-droite au sein de mon syndicat et satisfaite, c'est ca? C'est une très bonne chose. Et puis là, je me sens quand même outillé pour… chez nous. Là, on va faire la. La première va participer à la première formation sur le sujet en mars. Donc je suis très content de pouvoir me sentir prêt à l'organiser.
(Amal)
Ça devait être très difficile pour vous. Moi, j'ai toujours dit je ne ferai pas des formations en tant que formateur de quatre ou cinq jours parce que c'est très dur physiquement et psychologiquement à tenir quoi. D'où l'intérêt de ce qu'on se dit animateur Plusieurs animateurs, plusieurs formateurs, etc. Et quand Laurent nous dit il nous faut des animateurs, on comprend mieux pourquoi [00:42:14] Aussi,
Thierry
Il faut deux animateurs dans chaque formation. Mais on était capable de suppléer à un intervenant ou une intervenante qui ne Peut pas intervenir pour dire eh
(Aurélien)
ben moi je vais commencer déjà par l’aspect le plus important. C'est tous ceux qui sont ici, les intervenants etc montrent qu'il y avait une cohésion. On a tous rigolé, on a tous échangé avec chacun d'entre nous. D'accord, pas d'accord, mais il y avait un échange avec Cochise, Super et moi à chaque formation CGT c'est tout le temps comme ça que ça se passe. Donc c'était encore un réel plaisir. Et puis j'étais déjà vachement engagé sur le sujet, mais là où on me l'a encore rendue et engagée parce que j'ai vraiment kiffé, je vais, comme je l'ai dit tout à l'heure ce matin, c'était très très dur pour moi parce que voilà, on a parlé sur le sujet, sur le monde, etc. Moi, malheureusement, je n'ai pas fait un cursus scolaire vraiment développé comme certains. Donc ça fait que j'appréhendais beaucoup cette formation parce que je me suis dit ça se trouve, ça ne va pas être à mon échelle, donc je vais rien comprendre, je vais pas toucher, etc. Et ça a été vraiment accessible et ça je l'ai apprécié énormément. Et puis pareil, quand on avait des questions y avait ou s'il n'y avait pas de jugement derrière, on posait la question, aucun jugement etc. Et ça, moi aussi j'ai bien apprécié.
(Samia)
Et moi j'irai même plus loin, ça va nous permettre. Enfin moi je vois, on a eu un vécu à l'UDI, mais on peut avoir ce vécu dans nos syndicats ou dans d'autres syndicats. Et moi, de par mes responsabilités, je peux me retrouver confronter, je l'ai déjà été sur certaines situations, ça va nous permettre de désamorcer. Enfin moi je sais que là-dessus, moi j'aurais été bille en tête sur la première pensée et au final on est plus sur de la réflexion et on a appris beaucoup de choses, notamment aujourd'hui. Après, comme tout le monde; les jeux !Quand j'ai vu Escape Game, je me parle un truc, j'ai jamais fait et puis au final c'est très prenant. Donc voilà, même si y a des magouilles, il y a de l'autre côté.
(Christian)
Oui, je réitère aussi, merci un peu tout le monde évidemment aux intervenants, mais à tout le monde, parce que moi je pars souvent du principe que c'est un peu comme un puzzle. On a chacun des parcours et des expériences différentes et on a tous quelque chose à apporter un peu à l'édifice de là où on veut aller. Donc là, en l'occurrence, lutter contre les idées d'extrême droite.
(Scène en extérieur)
- On va essayer de trouver un joli cadre.
- Est ce qu'on va vraiment se revoir ?
- La vraie question. Va savoir.
- Y a pas souci. Quelqu'un pour la prendre la photo ?
- Il y a beaucoup de monde.
- Parce que c'est pas beau la cégète avec un château? Je vois bien avec un château.
- Va voir Courcelles hein.
- Bon, mais j'ai bien vu que tu m'écoutais pas.
- Quelqu'un qui a un bon téléphone parce que le mien, il ne prend pas des bonnes photos.
- Aude il prends des bonnes photos ton téléphone?
- Non, il est correct aussi.
- Il est correct.
- Hein? Oui parce que moi il est pas top.
- Malgré tout, on voit qu'il veut bien me donner son numéro.
- D'accord, ben je vous donne mon numéro.
- Donc il y a des belles photos au moins on sera magnifiques. Ben voilà. Sylvie, est ce que c'est nous d'abord?
- Sur les marches.
- Dans les marches ?
[Voix off / Sarah]
Cet épisode a été écrit en partenariat avec le Comité régional CGT Auvergne Rhône-Alpes et son collectif de lutte contre l'extrême droite. Merci à Agnès Naton, Thierry Achaintre, Aude Panisse, Nora Kerzazi et les membres du collectif pour leur aide.
Merci aussi à Amal, Isabelle et à tous les participants et participantes à la formation CGT contre les idées d'extrême droite de Saint-Germain au Mont d'Or, enregistrée en janvier 2023.
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